Ensemble pour la justice

20.03 2018 /
15h Palais de Justice Place Poelaert 3, 1000 Bruxelles
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ENSEMBLE POUR LA JUSTICE !

Dans la pers­pec­tive de lan­cer une forme d’a­lerte citoyenne et démo­crate, un grand ras­sem­ble­ment est orga­ni­sé par plu­sieurs asso­cia­tions de magis­trats et les barreaux.

Nous invi­tons tout·e·s les citoyen·ne·s à venir sou­te­nir la jus­tice et la démo­cra­tie ce mar­di 20 mars à 15H00 sur les marches du Palais de jus­tice de Bruxelles.

Pour pou­voir poser toutes vos ques­tions, l’ASM orga­nise une grande confé­rence à l’ULB avec plu­sieurs organes de cette ins­ti­tu­tion le soir même à 18H30.

https://www.facebook.com/events/1934834436557725/


POURQUOI ?

1.L’extrême aus­té­ri­té impo­sée à la jus­tice alors que la sous-bud­gé­ti­sa­tion y est dénon­cée depuis près de trente ans pro­voque le déman­tè­le­ment du ser­vice public qu’elle doit livrer aux citoyens.
Son bud­get ‑tel qu’ad­mis par le ministre de la jus­tice en 2015- se situe à hau­teur de 0,5 % du PIB et 0,7 % des dépenses publiques alors que la moyenne euro­péenne était en 2012 de 2,2%.
Un plan d’austérité a cepen­dant été déci­dé en 2014 à hau­teur de 20 % sur 4 ans. Une dimi­nu­tion de 22 % du bud­get était ain­si appli­quée en 2015 au poste infor­ma­tique alors que les pro­grammes de la police et des palais ne sont tou­jours pas compatibles.
Cer­tains palais connaissent un pro­blème de sous-effec­tifs qui les empêche d’assurer un ser­vice normal.
Au 1er décembre 2016, 11 000 dos­siers en état d’être plai­dés étaient en attente d’être fixés – à 5 ans, c’est-à-dire pas avant 2021- devant les chambres civiles de la cour d’appel de Bruxelles.

Un pro­jet de loi pré­voit de sup­pri­mer 25 jus­tices de paix et 67 lieux d’audience, sur les 187 can­tons existants.

L’offre de jus­tice est donc consi­dé­ra­ble­ment enta­mée. Dans le même temps l’annonce est faite de la créa­tion d’une Brus­sels Inter­na­tio­nal Busi­ness Court, soit une juri­dic­tion réser­vée aux conten­tieux de la finance et des affaires inter­na­tio­nales, alors qu’il y a déjà à Bruxelles deux tri­bu­naux du commerce.
La jus­tice civile est désor­mais un bien de luxe. Elle est inac­ces­sible aux dému­nis et à une par­tie de la classe moyenne car des rede­vances et impôts nou­veaux, ou aug­men­tés, ont été appli­qués à l’introduction des pro­cé­dures, ain­si depuis 2014, la TVA sur les frais et hono­raires des avo­cats au taux de 21%.
Paral­lè­le­ment, la pro­cé­dure a été modi­fiée à des fins exclu­si­ve­ment bud­gé­taires pour enta­mer la demande de jus­tice c’est-à-dire com­pli­quer ou bar­rer son accès. Le ministre a ain­si réa­li­sé l’objectif du gou­ver­ne­ment : la baisse de l’input, soit du nombre des dos­siers « entrants », ce qui n’est en rien l’indice d’une paix sociale élar­gie. C’est la pre­mière fois qu’un tel objec­tif est affi­ché et réa­li­sé par le monde poli­tique. L’aide juri­dique a été for­te­ment res­treinte : cer­tains citoyens par­ti­cu­liè­re­ment fra­giles ont l’obligation d’apporter la preuve préa­lable de leur indi­gence alors que celle-ci était jusqu’à pré­sent pré­su­mée. Le poids du tra­vail admi­nis­tra­tif que cela implique et du soup­çon qui pèse tant sur l’usager que sur le pro­fes­sion­nel décou­rage tant la demande que l’offre. En un an, le nombre d’avocats tra­vaillant dans le cadre de l’aide légale a bais­sé de 20 %. Par contre la jus­tice pénale n’a de son côté les moyens que de se concen­trer sur cette caté­go­rie défa­vo­ri­sée de la popu­la­tion car elle n’a ni les bud­gets ni les effec­tifs ou l’expertise pour pour­suivre et sanc­tion­ner en un délai rai­son­nable la délin­quance éco­no­mique et fiscale.

La jus­tice est en outre l’objet d’une reprise en mains par le pou­voir exé­cu­tif. L’importation en 2014 du New Public Mana­ge­ment vise à y condi­tion­ner l’allocation de ses bud­gets – rele­vant d’une enve­loppe fer­mée, c’est-à-dire non négo­ciée, à l’évaluation de ses résul­tats, néces­sai­re­ment chif­frés, par le ministre de la jus­tice. D’où la mise en concur­rence de tous les acteurs de la jus­tice, l’instauration du soup­çon de la sur­con­som­ma­tion, le bench­mar­king et la puis­sance des indi­ca­teurs qui menacent le res­pect des condi­tions d’éthique et de qua­li­té du ser­vice fourni.

2. Aucun homme pro­vi­den­tiel ne vien­dra à court terme rendre à la jus­tice un sta­tut et un bud­get qui lui per­mette d’as­su­rer le res­pect de sa mis­sion au pro­fit de tous les citoyens.
En ces temps dif­fi­ciles, faire res­pec­ter la démo­cra­tie et la jus­tice est donc l’affaire quo­ti­dienne de chaque acteur du monde judi­ciaire qu’il soit avo­cat ou magis­trat mais éga­le­ment de chaque citoyen conscient des menaces qui pèsent sur notre démocratie.
Bon nombre de magis­trats et d’a­vo­cats res­tent convain­cus qu’il est pos­sible d’ex­ploi­ter l’intelligence col­lec­tive et les dif­fé­rents réseaux créés depuis quelques années et sont déter­mi­nés à pour­suivre le pro­ces­sus de sen­si­bi­li­sa­tion et de mobi­li­sa­tion enta­mé depuis le 20 mars 2015.

Si vous sou­hai­tez plus d’informations sur les évé­ne­ments orga­ni­sés par l’ASM vous pou­vez vous rendre sur :
Le twit­ter de Manue­la Cadel­li — pré­si­dente de l’association https://twitter.com/ManuelaCadelli

source : face­book