A ceux qui dénoncent les grévistes qui ne respectent pas les examens

Met­tez vous deux minutes à la place du che­mi­not qui passe ces nuits avec les mains dans la merde, votre merde…

A l’at­ten­tion de l’U­né­cof, des Jeunes MR et des autres qui dénoncent les gré­vistes qui ne res­pectent pas les examens.

1. Les travailleurs.euses que vous dénon­cez vous amènent à l’é­cole tout les jours, dans des condi­tions tou­jours plus dures, en subis­sant le mépris et les coupes de bud­get du gou­ver­ne­ment depuis des années. Quand je dis ils vous amènent à l’é­cole ca veut dire ils conduisent les trains, subissent les insultes parce que les trains sont trop pleins ou en retard (alors qu’ils se battent tous les jours-notam­ment par des grèves- pour un finan­ce­ment qui per­mette un trans­port de qua­li­té), ils net­toient les chiottes et les pou­belles, réparent les machines,…, sou­vent la nuit, pour que vous ayez vos trains le len­de­main en état de marche.

2. A mettre vos exa­mens (ça se déplace, ça se refait,…) à la même place que leurs vies, leurs bou­lots, leurs loyers, le miner­val de leurs enfants qui sont peut-être assis à coté de vous dans l’au­di­toire,… adres­sez vous donc à vos orga­ni­sa­tions étu­diantes pour qu’elles fassent dépla­cer les exa­mens par des rec­to­rats qui pour­raient eux aus­si prendre posi­tion dans le débat public, his­toire d’ins­crire les uni­ver­si­tés dans le débat public en faveur du pro­grès social. Ou mieux encore posi­tion­ner les étudiant.e.s dans une grève en soli­da­ri­té d’un ser­vice public fort au ser­vice de tout.e.s

3. Pour finir, puisque vous êtes des étudiant.e.s, des gens qui sont sup­po­sés réflé­chir et aller au coeur des choses, vous pour­riez peut-être vous inter­ro­ger sur com­ment vous réagi­riez vous si votre patron vous envoie un cour­rier qui vous annonce que les 2h par semaine (112h par an) que vous êtes obli­gé-e‑s de pres­ter ne seront plus payées (récu­pé­rées) comme ça pouf voi­la. Les vraies res­pon­sables ne sont donc peut-être pas les gré­vistes, mais la direc­tion de la SNCB et le gouvernement ?

Alors quand vous rédi­gez vos com­mu­ni­qués qui le condamnent, met­tez vous deux minutes à la place du che­mi­not qui passe ces nuits avec les mains dans la merde, votre merde, et qui devrait accep­ter sans bron­cher qu’on lui enlève encore du salaire et les moyens de faire cor­rec­te­ment son bou­lot alors que, lui, il n’a peut-être pas eu la chance de pou­voir faire les études qu’il aurait vou­lu faire.

Par Tho­mas Englert

26 mai, 2016