Chili : La police attaque la télé communautaire Señal 3 à La Victoria

Au 2e jour de la grève nationale au Chili, les camarades de Señal3, télé communautaire de La Victoria, à Santiago, ont subi une violente attaque de la police

senal_3.jpg

par Pri­mi­ti­vi — Tra­duc­tion primitivi

Com­mu­ni­qué en vidéo

Les forces de police ont per­qui­si­tion­né les locaux du canal com­mu­nau­taire Señal3, implan­té à La Vic­to­ria, un quar­tier popu­laire du sud de San­tia­go. A 01h30, le jeu­di 25, durant la grève natio­nale de deux jours, mer­cre­di et jeu­di, les troupes de la police mili­taire diri­gée par ministre de l’Intérieur de Piñe­ra, Rodri­go Hinz­pe­ter, sont entrées dans la rue Estrel­la Blance de La Vic­to­ria et ont enva­hi les foyers avec enfants, per­sonnes âgées, alors que leur habi­tants dor­maient. Dans ce sec­teur il n’y avait pas de bar­ri­cades, les rues étaient désertes : tout le monde dormait.

Les cara­bi­niers ont com­mis de nom­breuses autres atteintes aux droits dans San­tia­go et dans le reste du pays, comme l’assassinat du jeune Gutier­rez Manuel, 16 ans, à Jaime Vil­la Eyza­guirre, Macul (San­tia­go), qui est décé­dé de bles­sures par balle dans les pre­mières heures du ven­dre­di 26 août der­nier. Selon la famille, la police a tiré trois coups de feu, un coup la poi­trine de Manuel, « une per­sonne tran­quille, un étu­diant qui était un exemple dans son école, il était évan­gé­lique.” Selon la sœur du jeune dans une inter­view à Canal 13, à 300 mètres de la pas­se­relle qui se connecte avec Peña­lo­lén Macul, la police a tiré sur Gutier­rez qui pous­sait le fau­teuil rou­lant de son frère han­di­ca­pé. L’affaire, impos­sible à mas­quer a depuis entraî­né le limo­geage d’un offi­cier supé­rieur ain­si que la mise à pieds de 4 fonc­tion­naires des cara­bi­niers, offi­ciel­le­ment une enquête serait en cours pour faire tout la lumière. La jus­tice ira-t-elle jusqu’au bout ?

Dans plu­sieurs autres inci­dents enre­gis­trés par des camé­ras pri­vées ou par les médias, la police a lan­cé des gaz lacry­mo­gènes contre des étu­diants du cam­pus de l’Est de l’Université catho­lique au moment ou ils quit­taient volon­tai­re­ment l’enceinte. Ils ont éga­le­ment lan­cé sans rai­son une bombe à l’intérieur du siège du syn­di­cat de La Poste du Chi­li, où se trou­vait une mineure qui n’a pu être secou­rue du fait des barres de fer qui condam­naient les portes et des vieilles fenêtres du bâti­ment (voir la vidéo ci-des­sous), depuis le cari­bi­nier a été mis à pieds. Dans le quar­tier Pin­coya, Hue­chu­ra­ba (San­tia­go), le jeune Mario Pin­to Par­ra­guez a reçu un tir dans l’œil.

L’attaque à la Vic­to­ria a cau­sé des dégâts au sein des foyers per­qui­si­tion­nés. Les poli­ciers ont rapi­de­ment diri­gé leur colère sur le siège du célèbre canal Signal 3 La Vic­to­ria, en se com­por­tant comme les forces d’occupation qu’on peut voir ailleurs dans le monde. Le raid rap­pe­lait la bru­ta­li­té de la dic­ta­ture de Pino­chet aux les com­mu­nau­tés des quar­tiers popu­laires de la capi­tale. « Ce sont les fils de Pino­chet », a décla­ré un voi­sin, se réfé­rant au gou­ver­ne­ment de Piñera.

Au siège du signal 3 étaient pré­sents les ani­ma­teurs et jour­na­listes en train de mon­ter les images fil­mées mer­cre­di, pen­dant la pre­mière jour­née de grève natio­nale. Les cara­bi­niers ont gra­ve­ment bles­sé 4 habi­tants de La Vic­to­ria et 5 col­la­bo­ra­teurs de La Señal3, et détruit une camé­ra et une uni­té d’éclairage. Cepen­dant, la résis­tance achar­née des ani­ma­teurs les a empê­ché de péné­trer dans le local et de détruire les installations.

Les jour­na­listes ont enre­gis­tré l’assaut sur­prise avec la lumière ambiante du petit matin, selon un rap­port de 12 minutes qui peut être vu sur You­Tube. Les jour­na­listes ont deman­dé aux grands médias de com­mu­ni­quer sur leurs agres­sion, en par­ti­cu­lier à la radio Bio Bio, mais ils ont refu­sé de cou­vrir l’événement.