Cinédomo : “Good Fortune”

10.04 2013 /
19h30 au Pianofabriek, 1060 Bruxelles, 5€
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(Lan­don Von Soest, 2009, USA, 73 min)

Invi­tée : Fran­cine Mestrum

good_fortune.jpg L’aide au déve­lop­pe­ment est-elle vrai­ment utile ? Les pro­jets de déve­lop­pe­ment sont-ils efficaces ?

Le film explore com­ment l’effort inter­na­tio­nal mas­sif pour sou­la­ger la pau­vre­té en Afrique peut miner les com­mu­nau­tés qu’il veut aider. « Good For­tune » exa­mine l’impact de l’aide inter­na­tio­nale sur les per­sonnes à tra­vers des his­toires fortes, intimes, courageuses.

Un regard croi­sé entre ceux qui « font » le déve­lop­pe­ment et ceux qui en « béné­fi­cient » — ou qui le « subissent » ; un docu­men­taire qui devrait nous ame­ner à revoir notre façon de conce­voir la coopé­ra­tion au développement.

Invi­tée : Fran­cine Mestrum

Fran­cine Mes­trum, doc­teur en sciences sociales (ULB) et cher­cheur en matière de déve­lop­pe­ment, mon­dia­li­sa­tion, pau­vre­té et rap­ports de genre. Elle est coor­di­na­trice du réseau inter­na­tio­nal ‘Glo­bal Social Jus­tice’ (www.globalsocialjustice.eu) qui tra­vaille à un concept de pro­tec­tion sociale uni­ver­selle, et trans­for­ma­trice, et à une réforme fon­da­men­tale de la coopé­ra­tion au déve­lop­pe­ment, dans le sens d’une redis­tri­bu­tion des reve­nus au niveau mon­dial. Elle est membre du CETRI (centre tri­con­ti­nen­tal : http://www.cetri.be/spip.php?auteur540) et du Conseil inter­na­tio­nal du Forum Social Mon­dial. Elle est l’auteur de plu­sieurs livres en Fran­çais, Néer­lan­dais et Anglais. (Mon­dia­li­sa­tion et pau­vre­té. De l’utilité de la pau­vre­té dans le nou­vel ordre mon­dial, Paris, L’Harmattan, 2002).

La pau­vre­té est une réa­li­té concrète et dou­lou­reuse pour des cen­taines de mil­lions d’êtres humains dans le monde. En même temps, elle est une construc­tion idéo­lo­gique qui répond — de tous temps — aux besoins poli­tiques des riches. A par­tir d’une ana­lyse détaillée des docu­ments de l’O­NU, du PNUD et de la Banque Mon­diale, ce livre four­nit une approche sur­pre­nante sur le lien entre la mon­dia­li­sa­tion et la pau­vre­té. Il décons­truit le dis­cours sur la ” lutte contre la pau­vre­té ” des orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales et met en lumière sa fonc­tion poli­tique. Il montre com­ment ce dis­cours met fin à la pen­sée tra­di­tion­nelle sur le déve­lop­pe­ment et aux reven­di­ca­tions des pays pauvres. La lutte contre la pau­vre­té que pro­posent les orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales n’est pas une cor­rec­tion des consé­quences néga­tives de la mon­dia­li­sa­tion, mais elle en consti­tue une pièce maî­tresse. ” L’ou­vrage de Fran­cine Mes­trum sur ” glo­ba­li­sa­tion et pau­vre­té ” est d’une grande ori­gi­na­li­té. Non seule­ment il reprend l’es­sen­tiel des don­nées fon­da­men­tales, en les pré­sen­tant dans une pers­pec­tive ana­ly­tique, mais il entre dans une étude tout à fait ori­gi­nale sur la nou­velle idéo­lo­gie des pou­voirs domi­nants, qui uti­lisent le phé­no­mène de la pau­vre­té comme un des élé­ments de leur stra­té­gie géné­rale. C’est en effet un nou­veau dis­cours qui est pro­duit, per­met­tant de légi­ti­mer l’é­co­no­mie capi­ta­liste exis­tante en don­nant un ton huma­niste et de com­pas­sion aux poli­tiques enta­mées, ce qui per­met de faire oublier que c’est la logique même du sys­tème qui entre­tient et appro­fon­dit la pauvreté “.