Conférence : Réforme Constitutionnelle au Maroc : Mythe ou réalité ?

03.06 2011 /
20h00 à l'ULB - Accès 2 , av A. Fraiteur, 1050 Bruxelles

Conférence : Réforme Constitutionnelle au Maroc : Mythe ou réalité ?

Ven­dre­di 3 juin 2011 à 20h00

Centre d’Ac­tion Laïque — Cam­pus de la Plaine — ULB — Accès 2 , av A. Frai­teur, 1050 Bruxelles

Avec

Zou­hair AIT BENHAMOU, Membre du bureau de Cap’Dém@ (Cap Démo­cra­tie Maroc) ; Meriem DEMNATI, Membre de l’Observatoire Ama­zigh pour les Droits et Liber­tés ; Abder­ra­him EL OMARI, Pro­fes­seur en com­mu­ni­ca­tion poli­tique et chro­ni­queur poli­tique, Yous­sef LAARAJ, Membre du bureau de l’Association Maro­caine d’Evaluation.

Modé­ra­trice : Anne Ber­nard, Centre régio­nal du Libre Examen

PAF : 3 € 

Réser­va­tion sou­hai­tée : via notre site ou vlacroix@centrelibrex.be

En ce début d’an­née 2011, la révolte du monde arabe n’a pas épar­gné le Maroc. Un mou­ve­ment social regrou­pé au sein du Mou­ve­ment des jeunes du 20 Février s’est orga­ni­sé sur Face­book, pour lan­cer dans tout le pays des marches et récla­mer la démo­cra­tie et plus de jus­tice. Le mou­ve­ment réclame entre autres “une consti­tu­tion démo­cra­tique qui reflète la vraie volon­té du peuple”, “la dis­so­lu­tion du gou­ver­ne­ment et du par­le­ment et la mise en place d’un gou­ver­ne­ment tran­si­toire”, “une jus­tice indé­pen­dante et équi­table”, “le juge­ment des per­sonnes impli­quées dans la cor­rup­tion” et la libé­ra­tion des pri­son­niers politiques.

Espé­rant sans doute stop­per à ses fron­tières le vent de révolte qui souf­flait sur le monde arabe, le roi du Maroc, Moham­med VI a annon­cé, le 9 mars der­nier, une réforme consti­tu­tion­nelle glo­bale pour le mois de juin. La réforme, qui sera sui­vie d’un réfé­ren­dum en fin d’an­née 2011, devrait pré­voir un gou­ver­ne­ment élu, éma­nant de la volon­té popu­laire expri­mée à tra­vers les urnes et jouis­sant de la confiance de la majo­ri­té à la Chambre des repré­sen­tants. Elle devrait éga­le­ment por­ter sur des mesures visant à ren­for­cer le plu­ra­lisme, les droits de l’homme et les liber­tés indi­vi­duelles, l’in­dé­pen­dance de la jus­tice, ain­si que le rôle des par­tis poli­tiques et le pou­voir des régions.

Mais quelle réa­li­té se cache der­rière cette pro­po­si­tion de réforme ? Dans quelle mesure les reven­di­ca­tions du mou­ve­ment social sont-elles prises en compte ou trai­tées de façon très édul­co­rée ? Com­ment la Com­mis­sion consul­ta­tive de révi­sion de la Consti­tu­tion (CCRC) en charge du dos­sier, peut-elle tra­vailler dans la plus totale trans­pa­rence et pro­po­ser une réforme repré­sen­tant tous les par­tis puisque son res­pon­sable a été nom­mé par le roi lui-même ?

Pour mar­quer leur pro­fond désac­cord quant à la pro­cé­dure impo­sée, le Mou­ve­ment de jeunes du 20 février, l’As­so­cia­tion maro­caine des droits humains et d’autres asso­cia­tions de défense des droits et des liber­tés, poli­tiques ou non, en appellent au boy-cott. Deux par­tis d’op­po­si­tion de gauche ont décli­né l’in­vi­ta­tion de pré­sen­ter devant la CCRC leurs propres pro­po­si­tions de réforme.

En Bel­gique, la com­mu­nau­té maro­caine est éga­le­ment divi­sée sur la ques­tion. Une confé­rence a été orga­ni­sée le 21 mai, à l’i­ni­tia­tive du Bourg­mestre de la com­mune de Molen­beek-Saint-Jean, confé­rence au cours de laquelle des repré­sen­tants du Royaume du Maroc ont pré­sen­té la réforme consti­tu­tion­nelle glo­bale. Le com­mu­ni­qué de presse par­lait de cette der­nière comme d’un tour­nant his­to­rique dont l’ap­pro­ba­tion par voie réfé­ren­daire est de nature à ren­for­cer le carac­tère démo­cra­tique de ce pays, jugé éga­le­ment comme exem­plaire au sein de ce monde arabe en pleine muta­tion. En ces termes, la jour­née du 21 mai res­sem­blait plus à un plai­doyer, sans véri­ta­ble­ment de place à l’ex­pres­sion des oppositions.

C’est pour­quoi le Centre régio­nal du Libre Exa­men et l’as­so­cia­tion Ligne de Mire orga­nisent une confé­rence alter­na­tive, le 3 juin à 20h00 au CAL, où les avis contra­dic­toires au pro­jet pour­ront alors s’ex­pri­mer. Et nous écou­te­rons des repré­sen­tants de mou­ve­ments pour les­quels l’ap­pro­ba­tion de cette réforme-là ne consti­tue­rait pas une vic­toire suffisante…

Orga­ni­sa­tion : Anne Ber­nard, Pas­cale De Boeck et Lhous­saine Ouachen

www.centre-librex.be