Guerre contre les kurdes : PKK et PJAK unissent leurs forces

« A partir de maintenant, nous allons collaborer pour apporter un soutien direct au PJAK et ensemble nous allons défendre les réalisations du peuple kurde »

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Le PKK a annon­cé que ses forces de gué­rillas se lan­ce­ront dans le com­bat contre les forces ira­niennes aux cotés du PJAK, Par­ti pour une vie libre au Kur­dis­tan. Pour ce der­nier, au moins 76 sol­dats ira­niens ont été tué en deux jours de com­bats. L’armée ira­nienne a tué un ber­ger kurde de 15 ans avec le fusil Dra­gu­nov, une arme de pré­ci­sion, et les bom­bar­de­ments ont cau­sé d’importants dégâts dans les vil­lages, for­çant des cen­taines de per­sonnes à quit­ter leurs maisons.

Après deux semaines d’affrontements vio­lents, entre le 16 et le 31 juillet, qui s’étaient sol­dés par la mort de 300 sol­dats ira­niens dont trois géné­raux et sept autres com­man­dants de haut rang, selon PJAK, l’armée ira­nienne a lan­cé une nou­velle attaque le 2 sep­tembre à Qan­dil, en coor­di­na­tion avec la Tur­quie et sous le silence de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale. La Tur­quie qui s’apprête aus­si à péné­trer dans le nord d’Irak a déjà l’accord et l’appui tech­no­lo­gique de l’OTAN et des États-Unis.

DES VILLAGES BOMBARDÉS

Le com­bat conti­nue au troi­sième jour de l’opération dans la région de Qan­dil. L’artillerie ira­nienne a bom­bar­dé same­di soir et dimanche le vil­lage de Sune, à Qala Dize, les vil­lages d’Aliresh, Mara­do et de Bes­ta, à Qan­dil, le vil­lage de Tar­khan dans la région de Jarawe et plu­sieurs vil­lages dans la région de Mer­ge­sor, for­çant des cen­taines de vil­la­geois de quit­ter leurs mai­sons. A Sar­da­sht, région fron­ta­lière kurde ira­nienne, le vil­lage de Gore­sher a été déserté.

LES SOLDATS IRANIENS TUENT UN BERGER

Un ber­ger kurde, âgé de 15 ans, a été tué same­di 3 sep­tembre à Ber­de­naze, dans la région de Qan­dil, avec une arme de pré­ci­sion (Dra­gu­nov) par des sol­dats ira­niens, selon des sources locales. Ce qui porte à quatre le nombre des civils kurdes ira­kiens tués, dont deux enfants, depuis mi-juillet par l’armée ira­nienne. Plu­sieurs mai­sons ont éga­le­ment été endom­ma­gées dans les bom­bar­de­ments de l’artillerie ira­nienne qui pour­suivent depuis ven­dre­di, affirment les mêmes sources.

76 SOLDATS IRANIENS TUÉS

Le PJAK, la prin­ci­pale orga­ni­sa­tion armée et poli­tique kurde ira­nienne, a annon­cé dans un com­mu­ni­qué avoir tué 76 membres des forces ira­niennes, dont six mili­ciens au ser­vice de l’armée en deux jour de combats.

Mais comme dans le pas­sé, le régime ira­nien cache ses pertes. L’armée n’a tou­jours pas admis publi­que­ment l’élimination du cer­veau de l’opération mili­taire en juillet, lors des affron­te­ments avec le PJAK, alors que ce der­nier avait annon­cé les noms de dix com­man­dants de haut rangs, dont le colo­nel Dela­var Ran­j­bar­za­deh, com­man­dant des Gar­diens de la Révo­lu­tion (Pas­da­ran) de la région de Sar­da­sht (Kur­dis­tan ira­nien, nord-ouest de l’Iran) et com­man­dant du force spé­ciale Had­jia­gha Maroufi.

Le PJAK affirme éga­le­ment avoir détruit deux véhi­cules mili­taires et avoir repous­sé les ten­ta­tives ira­niennes de fran­chir la fron­tière irakienne.

PKK : L’IRAN VISE TOUS LES KURDES

De son coté, le Par­ti des tra­vailleur du Kur­dis­tan (PKK) a décla­ré que ses forces com­bat­tront aux cotés du PJAK contre les forces ira­niennes, dans un com­mu­ni­qué publié same­di par l’agence kurde Firat. « Pour l’Iran, le PJAK et HRK (la branche armée du PJAK) sont des pré­textes. Le cible des ces attaques sont les réa­li­sa­tions kurdes (…) Nous, en tant que les gué­rillas du HPG (la branche armée du PKK) décla­rons que nous com­bat­trons aux cotées des forces du HRK dans une stra­té­gie de légi­time défense contre les attaques de l’Iran qui visent tous les kurdes » affirme le communiqué.

« A par­tir de main­te­nant, nous allons col­la­bo­rer pour appor­ter un sou­tien direct au PJAK et ensemble nous allons défendre les réa­li­sa­tions du peuple kurde » a dit Doz­dar Hamo, un porte-parole du PKK à Reuters.

Par Maxime Azadi

Source de l’ar­ticle : MEDIAPART