La mort en Syrie du journaliste Gilles Jacquier

il n’a pas su évaluer la situation car il a été victime de l’écart entre la propagande de ses collègues et la réalité qu’il niait.

Le jour­na­liste fran­çais Gilles Jac­quier a été tué lors d’un repor­tage à Homs, le mer­cre­di 11 jan­vier. Il était venu cou­vrir les évé­ne­ments en Syrie pour le maga­zine « Envoyé spécial. »

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Per­sua­dé qu’il n’y avait pas de groupes ter­ro­ristes, mais une révo­lu­tion répri­mée dans le sang, il avait refu­sé la pro­tec­tion des ser­vices de sécu­ri­té et ne por­tait ni casque, ni gilet pare-balles. Avec des col­lègues qui par­ta­geaient ses convic­tions, ils avaient loué trois mini­bus et trou­vé des fixeurs, c’est-à-dire des locaux capables de les aider à se repé­rer, à prendre des ren­dez-vous, et leur ser­vant de traducteurs.

Tous ensemble avaient deman­dé à ren­con­trer des repré­sen­tants alaouites avant de se rendre dans les quar­tiers insur­gés de Bab Amr et Bab Sbah. Arri­vés à l’hôtel As-Safir, ils avaient ren­con­tré par hasard un capi­taine qui leur pro­po­sa de les accom­pa­gner avec son déta­che­ment jusqu’au quar­tier alaouite de Naj­ha où les atten­dait une assis­tante du gou­ver­neur de Homs.

Avec son aide, les jour­na­listes purent ren­con­trer des per­son­na­li­tés et inter­ro­ger les pas­sants. A 14h45, la repré­sen­tante du gou­ver­neur leur avait deman­dé de quit­ter les lieux au plus vite, le ces­sez-le-feu de fac­to pre­nant fin chaque jour à 15h précises.

Cepen­dant, les jour­na­listes de la radio télé­vi­sion belge fla­mande (VRT) s’étant aven­tu­rés plus loin chez des par­ti­cu­liers jusque dans le quar­tier d’Akrama, le groupe fut lent à se mou­voir. Des membres de l’association des vic­times du ter­ro­risme qui avaient pré­vu de mani­fes­ter devant un car affré­té par le minis­tère de l’Information pour une qua­ran­taine de jour­na­listes anglo-saxons, mais qui ne les avaient pas trou­vés, se sen­tirent utiles en scan­dant des slo­gans pour le pré­sident Bachar à la vue de quelques caméras.

A 15h, comme chaque jour, la bataille d’Homs reprit. Un pro­jec­tile explo­sa sur la ter­rasse d’un immeuble, détrui­sant un réser­voir de mazout. Un second pro­jec­tile tom­ba sur une école, puis un troi­sième sur les mani­fes­tants pro-Assad, tuant deux d’entre eux. Les jour­na­listes mon­tèrent sur la ter­rasse pour fil­mer les dégâts. Il y eut une accal­mie. Gilles Jac­quier, pen­sa que les tirs étaient finis et des­cen­dit avec son cadreur pour aller fil­mer les cadavres des mani­fes­tants. Arri­vé dans l’embrasure de la porte, il fut tué avec six mili­tants pro-Assad par une qua­trième explo­sion qui le pro­je­ta sur sa fixeuse qui le sui­vait. La jeune femme fut bles­sée aux jambes.

Dans la confu­sion géné­rale, le mort et la bles­sée furent éva­cués dans des voi­tures vers des hôpi­taux. Ce seul inci­dent fit 9 morts au total et 25 bles­sés. La bataille de Homs se pour­sui­vi avec de nom­breux autres inci­dents durant la soi­rée et la nuit.

Au pre­mier abord, tout est clair : Gilles Jac­quier est mort par hasard. Il se trou­vait au mau­vais endroit au mau­vais moment. Sur­tout ses convic­tions sur la nature des évé­ne­ments en Syrie lui fai­saient croire qu’il ne devait craindre que les forces gou­ver­ne­men­tales et qu’il ne cour­rait aucun risque en dehors de mani­fes­ta­tions anti-régime. Il avait donc refu­sé une escorte, il n’avait pas pris de casque et de gilet pare-balles, et il n’a pas res­pec­té l’heure fati­dique de fin du ces­sez-le-feu. En défi­ni­tive, il n’a pas su éva­luer la situa­tion car il a été vic­time de l’écart entre la pro­pa­gande de ses col­lègues et la réa­li­té qu’il niait.

Dans ces condi­tions, on ne com­prend pas très bien pour­quoi, après une pre­mière réac­tion cour­toise, la France, qui avait légi­ti­me­ment exi­gé une enquête sur les cir­cons­tances de la mort de son res­sor­tis­sant, a subi­te­ment insi­nué que Gilles Jac­quier avait été assas­si­né par les Syriens et a refu­sé que l’autopsie ait lieu sur place en pré­sence de ses experts. Ces accu­sa­tions ont été publi­que­ment expli­ci­tées par un des jour­na­listes qui accom­pa­gnait Jac­quier, Jacques Duplessy.

Pour la presse fran­çaise, les faits ne sont pas si évi­dents qu’il y paraît : un doute per­siste sur l’identification des pro­jec­tiles mor­tels. Selon la plu­part des repor­ters, il s’agissait de tirs de mor­tiers. L’armée syrienne confirme que cette arme est quo­ti­dien­ne­ment uti­li­sée par les ter­ro­ristes à Homs. Mais selon cer­tains témoins, c’était des roquettes tirées depuis un lance-roquette por­ta­tif, et la télé­vi­sion pri­vée syrienne Ad-Dou­nia a mon­tré des ailettes de roquette. Des forums se pas­sionnent sur ce sujet, non sans arrières-pen­sées. En France, les anti-Assad croient au mor­tier et accusent l’armée syrienne d’avoir tiré. Tan­dis que les pro-Assad croient à la roquette et accusent les ter­ro­ristes. En défi­ni­tive, ce détail ne prouve rien : certes l’armée syrienne uti­lise des mor­tiers, mais pas de ce calibre, et les groupes armés uti­lisent des lance-roquette, mais rien n’empêche chaque camp de varier son armement.

Au demeu­rant, s’il s’agit de tirs de mor­tier, les deux pre­miers ont per­mis d’ajuster le tir du troi­sième et du qua­trième pour frap­per les mani­fes­tants qui étaient leur cible. Mais s’il s’agit de tirs de roquette, il était pos­sible de viser beau­coup pré­ci­sé­ment et de tuer une per­sonne en par­ti­cu­lier. La thèse de l’assassinat devient possible.

L’étude des images et des vidéos montre que les corps des vic­times ne sont pas ensan­glan­tés et cri­blés d’éclats, comme lors de l’explosion d’un obus qui se frag­mente. Au contraire, ils sont intacts, le sang cou­lant selon les cas par le nez ou les oreilles, comme lors de l’explosion d’une roquette ther­mo­ba­rique dont le souffle com­prime les organes pro­vo­quant des hémor­ra­gies internes. De même, les points d’impact sur le trot­toir ne portent aucune trace de fragmentation.

Notez que cer­tains témoins parlent, eux de gre­nades, ce qui ne fait guère avan­cer notre com­pré­hen­sion puisqu’il existe des gre­nades à souffle et des gre­nades à frag­men­ta­tion. En défi­ni­tive, seule l’hypothèse de l’arme de souffle (RPG ou gre­nade) est com­pa­tible avec les élé­ments médi­caux-légaux visibles sur les pho­tos et vidéos. Accou­rus sur les lieux, des enquê­teurs syriens et des obser­va­teurs de la Ligue arabe ont retrou­vé deux queues de mor­tier de 82mm et une queue de roquette de fabri­ca­tion israélienne.

Par consé­quent, les auto­ri­tés fran­çaises ont rai­son d’étudier la pos­si­bi­li­té de l’assassinat même s’il s’agit pour elles de se sai­sir d’un drame pour l’instrumenter et jus­ti­fier leur ambi­tion de guerre contre la Syrie. Pour­tant les diplo­mates fran­çais, s’ils ont pour consigne de cher­cher la véri­té, ont mani­fes­te­ment aus­si pour consigne de s’assurer que les Syriens ne la découvrent pas. Ain­si, ils ont empê­ché toute per­sonne fran­co­phone d’approcher la pho­to­graphe Caro­line Poi­ron, com­pagne du jour­na­liste Gilles Jac­quier, qui veillait sa dépouille toute la nuit. La jeune femme, en état de choc, ne maî­tri­sait plus son com­por­te­ment et aurait pu trop par­ler. Puis, ils ont inter­dit l’autopsie sur place et ont rapa­trié le corps au plus vite. Quelle est donc l’hypothèse que la France veut véri­fier pour elle-même, mais cacher au grand public ?

Ici com­mence notre plon­gée dans le monde des ser­vices spé­ciaux occi­den­taux qui conduisent en Syrie une « guerre de basse inten­si­té », com­pa­rable à celles orga­ni­sées dans les années 80 en Amé­rique cen­trale ou plus récem­ment en Libye pour pré­pa­rer et jus­ti­fier l’intervention de l’OTAN.

Gilles Jac­quier était un repor­ter appré­cié de ses confrères, et récom­pen­sé par sa pro­fes­sion (Prix Albert Londres, Prix des cor­res­pon­dants de guerre etc.). Mais il n’était pas que cela.…

Dans une lettre à en-tête de France-Télé­vi­sions, datée du 1er décembre 2011, les rédac­trices en chef du maga­zine « Envoyé spé­cial » –l’émission poli­tique la plus regar­dée du pays– avaient sol­li­ci­té un visa du minis­tère syrien de l’Information. Pré­ten­dant vou­loir véri­fier la ver­sion syrienne des évé­ne­ments selon laquelle « les sol­dats de l’armée syrienne sont vic­times d’embuscades et de groupes armés qui sévissent dans le pays », elles deman­dèrent que Jac­quier puisse suivre le quo­ti­dien des sol­dats de la 4e divi­sion blin­dée com­man­dée par le géné­ral Maher el-Assad (frère du pré­sident) et de la 18e divi­sion blin­dée, com­man­dée par le géné­ral Wajih Mah­mud. Les auto­ri­tés syrienne furent sur­prises par l’arrogance des Fran­çais : d’une main, ils encadrent les groupes armés qui attaquent les troupes loya­listes, de l’autre ils enten­daient infil­trer un agent de ren­sei­gne­ment mili­taire dans leurs troupes pour infor­mer les groupes armés de leurs dépla­ce­ments. Il ne fut pas don­né suite à cette demande.

Aus­si, Gilles Jac­quier ten­ta t‑il une autre voie. Il sol­li­ci­ta l’entremise d’une reli­gieuse grecque-catho­lique au franc-par­ler, esti­mée et par­fois redou­tée par le pou­voir, Mère Agnès-Mariam de la Croix, higou­mène du monas­tère Saint-Jacques de l’Intercis. Elle avait orga­ni­sé le pre­mier voyage de presse ouvert aux jour­na­listes occi­den­taux depuis le début des évé­ne­ments afin de mon­trer le sou­tien patrio­tique des Syriens chré­tiens à l’administration Assad, et leur crainte de voir les Occi­den­taux pla­cer au pou­voir des fana­tiques tak­fi­ristes. La célèbre reli­gieuse, qui dis­pose d’une double natio­na­li­té, espé­ra que la presse fran­çaise agi­rait pro­fes­sion­nel­le­ment et favo­ri­se­rait la récon­ci­lia­tion natio­nale. Elle fit donc le siège du minis­tère de l’Information jusqu’à obten­tion d’un visa pour Jac­quier et son cadreur.

Les choses s’accélérèrent le 20 décembre, d’autres médias prièrent Mère Agnès-Mariam de leur obte­nir la même faveur. Gilles Jac­quier, quant à lui, sol­li­ci­ta un autre visa pour sa com­pagne, la pho­to­graphe Caro­line Poi­ron, et pour la repor­ter Flore Olive, repré­sen­tant toutes deux Paris-Match. Ce devait être au total un groupe de 15 jour­na­listes fran­çais, belges, néer­lan­dais et suisses. Selon toute vrai­sem­blance, les Fran­çais et le Néer­lan­dais étaient pour la plu­part, voire tous, des agents de la DGSE. Le temps pres­sait pour leur mission.

Ici un petit retour en arrière est indispensable.

Pour affai­blir la Syrie, les groupes armés par l’OTAN entre­prennent diverses actions de sabo­tage. Bien que le centre his­to­rique de la rébel­lion des Frères musul­mans soit Hama, et que seuls deux quar­tiers de Homs les sou­tiennent, l’OTAN à choi­si cette ville pour concen­trer ses actions secrètes. En effet, elle est au centre du pays et consti­tue le prin­ci­pal nœud de com­mu­ni­ca­tion et d’approvisionnement. Suc­ces­si­ve­ment, des « révo­lu­tion­naires » ont cou­pé le pipe-line, puis les ingé­nieurs cana­diens qui diri­geaient la cen­trale élec­trique ont été rapa­triés à la demande des Etats-Unis. Enfin, cinq ingé­nieurs ira­niens char­gé de faire re-fonc­tion­ner la cen­trale ont été enle­vés, le 20 décembre 2011.

Des médias ont reçu une reven­di­ca­tion d’une mys­té­rieuse bri­gade contre l’expansion chiite en Syrie. Puis, l’ambassade a confir­mé avoir débu­té une négo­cia­tion avec les pre­neurs d’otages. Res­taient à ceux-ci à trans­mettre une « preuve de vie », par exemple une pho­to­gra­phie datable des otages en bonne santé.

Contre toute attente, celle-ci ne fut pas envoyée direc­te­ment à la Répu­blique isla­mique, mais publiée par Paris-Match (édi­tion du 5 jan­vier). Un pho­to­graphe du maga­zine, disait-on, avait pu entrer secrè­te­ment en Syrie et réa­li­ser ce cli­ché. Peut-être les lec­teurs fran­çais se sont deman­dés si ce repor­ter était bien humain pour prendre des pho­tos d’otages sans leur venir en aide. Peu importe, le mes­sage était clair : les ingé­nieurs sont en vie et les pre­neurs d’otages sont contrô­lés par les ser­vices fran­çais. Aucune réac­tion offi­cielle, ni d’un côté, ni de l’autre. C’est donc que les négo­cia­tions se poursuivent.

Arri­vés à Damas, les médias fran­çais et néer­lan­dais furent logés par les auto­ri­tés dans des hôtels dif­fé­rents, mais Jac­quier les regrou­pa immé­dia­te­ment au Far­dos Tower Hotel. Le mana­ger de cet éta­blis­se­ment n’est autre que Rou­la Rik­bi, la soeur de Bass­ma Kod­ma­ni, porte-parole du Conseil natio­nal basé à Paris. L’hôtel sert de cache aux ser­vices secrets français.

En résu­mé, un agent de ren­sei­gne­ment mili­taire, ayant pour com­pagne une pho­to­graphe dont une col­lègue a pu entrer en contact avec les otages, a for­mé un groupe de « jour­na­listes » ayant une mis­sion liée à ces otages, pro­ba­ble­ment leur remise par des Fran­çais à des Ira­niens. Ils se sont ren­dus à Homs après s’être débar­ras­sés des ser­vices de sécu­ri­té, mais le chef de mis­sion a été tué avant de pou­voir éta­blir le contact prévu.

On com­prend que, dans ces condi­tions, l’ambassadeur de France soit deve­nu ner­veux. Il était en droit d’envisager que Gilles Jac­quier ait été assas­si­né par des membres des groupes armés, inquiets de la dis­lo­ca­tion de l’alliance mili­taire France-Tur­quie, et jusqu’au-boutistes d’une guerre de l’OTAN. Hos­tiles à la négo­cia­tion en cours, ils auraient fait capo­ter sa conclusion.

L’ambassadeur de France, qui n’avait pas le temps de recons­ti­tuer les évé­ne­ments, s’appliqua donc à empê­cher les Syriens de le faire. Contrai­re­ment aux normes inter­na­tio­nales, il refu­sa que l’autopsie soit réa­li­sée sur place en pré­sence d’experts fran­çais. Les Syriens acce­ptèrent de déro­ger à la règle à la condi­tion de réa­li­ser une radio­gra­phie. En réa­li­té, ils en pro­fi­tèrent pour pho­to­gra­phier le cadavre sous tous les angles. Selon nos infor­ma­tions, le corps porte la trace d’éclats à la poi­trine et de cou­pures sur le front.

Puis, l’ambassadeur prit dans ses voi­tures blin­dées les « jour­na­listes » fran­çais et le néer­lan­dais, et la dépouille du défunt. Il par­tit avec eux accom­pa­gné d’une lourde escorte, lais­sant sur le car­reau la Mère supé­rieure stu­pé­faite et un jour­na­liste de l’Agence France Presse : le diplo­mate pres­sé avait récu­pé­ré ses agents et aban­don­né les civils. Le convoi pas­sa récu­pé­rer les effets per­son­nels de cha­cun à l’hôtel As-Safir de Homs, puis rejoi­gnit l’ambassade à Damas. Le plus vite pos­sible, il arri­va à l’aéroport d’où un avion spé­cial affré­té par le minis­tère fran­çais de la Défense éva­cua les agents vers l’aéroport de Paris-Le Bourget.

Les bar­bouzes ne fei­gnaient plus de réa­li­ser des repor­tages en Syrie, ils oubliaient avoir obte­nu un allon­ge­ment de leur visa, ils fuyaient juste avant que les Syriens ne découvrent le pot aux roses de cette opé­ra­tion ratée.

Arri­vé à Paris, le corps fut immé­dia­te­ment trans­fé­ré à l’institut médi­co-légal et autop­sié avant l’arrivée d’experts man­da­tés par la Syrie. En vio­lant les pro­cé­dures pénales, le gou­ver­ne­ment fran­çais a inva­li­dé le rap­port d’autopsie, qui sera tôt ou tard reje­té par la Jus­tice, et a défi­ni­ti­ve­ment écar­té la pos­si­bi­li­té d’établir la vérité.

Afin d’empêcher les jour­na­listes fran­çais (les vrais) de mettre leur nez dans cette affaire, les jour­na­listes (les faux) qui accom­pa­gnaient Jac­quier ont, une fois reve­nus en France, mul­ti­plié les décla­ra­tions contra­dic­toires, men­tant de manière éhon­tée pour créer de la confu­sion et noyer le pois­son. Ain­si, bien que 8 mani­fes­tants pro-Assad aient été tués, Jacques Duples­sis dénonce « un guet-apens ten­du par les auto­ri­tés syriennes » pour l’éliminer avec ses confrères. Véri­fi­ca­tion faite, M. Duples­sy a lon­gue­ment tra­vaillé pour une ONG répu­tée avoir ser­vie de paravent …à la DGSE.

Pour les Ira­niens et les Syriens, la mort de Jac­quier est une catas­trophe. En lais­sant cir­cu­ler le groupe d’espions fran­çais et en le sur­veillant dis­crè­te­ment, ils espé­raient bien remon­ter aux ravis­seurs et, à la fois, libé­rer les otages et arrê­ter les criminels.

Depuis un an, les ser­vices secrets mili­taires fran­çais sont pla­cés au ser­vice de l’impérialisme états-unien. Ils ont orga­ni­sé un début de guerre civile en Côte d’Ivoire. Par la suite, ils ont mani­pu­lé le sépa­ra­tisme de la Cyré­naïque pour faire croire à une révo­lu­tion anti-Kadha­fi et s’emparer de la Libye. Main­te­nant, ils encadrent des repris de jus­tice recru­tés par le Qatar et l’Arabie saou­dite pour semer la ter­reur, accu­ser le gou­ver­ne­ment syrien et mena­cer de venir le changer.

Il n’est pas sûr que le peuple fran­çais appré­cie­rait de savoir que Nico­las Sar­ko­zy a rabais­sé son pays au niveau d’un vul­gaire pre­neur d’otages. Et il ne fau­dra pas s’étonner si un Etat qui pra­tique le ter­ro­risme chez les autres doive un jour le confron­ter sur son sol.

Boris V. — 16 jan­vier 2012

Source de l’ar­ticle : mon­dia­li­sa­tion