“Parlez-moi de la France”… ou quand Franz-Olivier Giesbert géopolitise son “Venezuela”

Quatre invités, deux d’entre eux sont chargés de représenter les « pro-Chavez », les deux autres incarnent les « anti-Chavez ». Le « match » peut commencer et « l’arbitre » déployer son parti-pris et, en guise d’arguments, ressasser quelques slogans.

Franz-Oli­vier Gies­bert est un cumu­lard omni­scient. Cumu­lard : Le Point, France 2, France 5, La Chaîne par­le­men­taire (LCP), etc. Omni­scient : poli­tique poli­ti­cienne, culture cultu­reuse et géo­po­li­tique pla­né­taire sont ses spé­cia­li­tés. Sur LCP (chaîne d’État s’il en fut), il « anime » une émis­sion men­suelle (seule­ment…) – « Par­lez-moi d’ailleurs » – qui se pré­sente comme « Le ren­dez-vous géo­po­li­tique » et pré­tend « décryp­ter » [1]. Le 31 mai 2012, Gies­bert « décryp­tait » « Le phé­no­mène Cha­vez », en pré­sence de quatre invi­tés. Une confron­ta­tion très viru­lente qui donne l’occasion d’échanger les argu­ments habi­tuels. Mais il fal­lait choi­sir. Et nous avons choi­si de ne rete­nir que les inter­ven­tions du pré­sen­ta­teur, avec juste ce qu’il faut de contexte pour com­prendre l’étendue du savoir de l’omniscient en charge d’un inter­ro­ga­toire à sens unique.

Quatre invi­tés donc. Deux d’entre eux sont char­gés de repré­sen­ter les « pro-Cha­vez » : Farid Fer­nan­dez (conseiller à l’ambassade du Vene­zue­la à Paris) et Mau­rice Lemoine (ancien rédac­teur en chef duMonde diplo­ma­tique). Les deux autres incarnent les « anti-Cha­vez » : Renée Fre­go­si (direc­trice de recherche à la Sor­bonne, plus pré­ci­sé­ment à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine) et Fran­çois-Xavier Fre­land (jour­na­liste, cor­res­pon­dant de RFI et TV5 au Vene­zue­la). Le « match » peut com­men­cer et « l’arbitre » déployer son par­ti-pris et, en guise d’arguments, res­sas­ser quelques slogans.

Pré­sen­ta­tion de l’émission…
 — Franz-Oli­vier Giez­bert (FOG) : « […] Pour débattre de ce per­son­nage étrange, à la tête d’un pays de vingt-huit mil­lions d’habitants, un pays assis sur des réserves pétro­lières qui sont les plus grandes du monde [on n’a pas fini de l’apprendre] : deux cents quatre-vingt-seize, peut-être même deux cent quatre-vingt-dix-sept mil­liards de barils… plus… plus que l’Arabie saoudite… […] »

… Puis vient l’introduction d’un pre­mier repor­tage (ou de la pre­mière séquence d’un même repor­tage qui semble avoir été fractionné).
 — FOG : « Alors, avant de com­men­cer le débat, je vous pro­pose de regar­der tout de suite d’un peu plus près “la bête” ; oui, on va regar­der un petit sujet autour de Chavez. »

Le repor­tage évoque les condi­tions d’accès au pou­voir de Cha­vez – de sa ten­ta­tive de coup d’État de 1992 à son élec­tion en 1998 -, omet le coup d’État et les grèves fomen­tées par l’opposition, et donne la parole à des témoins. Les uns expriment leur décep­tion et parlent de marche vers la dic­ta­ture, quand d’autres disent qu’il s’agit d’un régime démo­cra­tique, mais « per­son­ni­fié », « très incar­né ». Suit alors l’évocation des appa­ri­tions de Hugo Cha­vez à la télé­vi­sion : jusqu’à huit heures, par­fois quo­ti­dien­ne­ment. Témoi­gnages d’opposants à l’appui, le repor­tage, sur la liber­té de la presse, invite à dis­tin­guer la liber­té d’opinion, qui serait totale, et la liber­té d’information, qui serait res­treinte. Tout cela est dis­cu­table, mais comment ?

Leçon « experte » du pre­mier reportage.
 — FOG : « Alors quand “César” Cha­vez est arri­vé au pou­voir, à la fin du siècle der­nier, il faut bien dire que la situa­tion était abso­lu­ment catas­tro­phique. Ça s’est redres­sé, d’ailleurs. Il y avait à l’époque, je crois, 30 % de Véné­zué­liens qui vivaient au-des­sous du seuil de pau­vre­té. Il y a un peu plus de par­tage aujourd’hui, mais enfin, c’est quand même pas ter­rible quoi, non ? »

Le « débat » s’amorce par la confron­ta­tion sur les res­tric­tions dont seraient vic­times les médias d’opposition. Puis, alors que Fre­go­si sou­tient que la situa­tion éco­no­mique est reve­nue à l’état catas­tro­phique de l’avant-Chavez, Gies­bert l’interrompt pour pré­ci­ser sa « pensée ».
 — FOG : « En même temps, on a vu l’aspect démo­cra­tique : Hugo Cha­vez c’est César, c’est “César” Cha­vez, enfin il y a un petit côté césa­rien ridi­cule, avec ce petit per­son­nage qui est tout le temps à la télé, qui parle tout le temps, qui chante… »

Fre­go­si l’interrompt et men­tionne un col­lègue his­to­rien qui a « évo­lué parce que c’est un homme intel­li­gent lui aus­si » et qu’il a consta­té la « dérive auto­ri­taire ». Enchaî­ne­ment subtil :
 — FOG : « Alors vous, Farid Fer­nan­dez, qui êtes un homme intel­li­gent, qui par­lez d’ailleurs un fran­çais remar­quable, est-ce que vous avez évo­lué sur Hugo “César” Cha­vez [Fer­nan­dez tente de par­ler] le petit César [nou­velle ten­ta­tive] le petit César du Venezuela. »

Fer­nan­dez répond que Cha­vez a gagné douze élec­tions sur treize, des élec­tions par­ti­cu­liè­re­ment fré­quentes, et qu’il n’est pas sérieux, à ses yeux, de par­ler de dic­ta­ture, ou d’autoritarisme, ou […] d’une marche vers la dic­ta­ture… ». Mais « l’arbitre » ne s’en laisse pas conter.
 — FOG : « Qui fait quand même un petit peu dic­ta­ture d’opérette : par exemple les der­nières élec­tions légis­la­tives ont été per­dues par Cha­vez. [Fer­nan­dez le nie] Non parce qu’effectivement il a eu plus de dépu­tés mais il avait moins de voix, donc ça existe pas ce sys­tème-là. [Fer­nan­dez tente à nou­veau de le nier] Non, non, il avait moins de voix puisque l’opposition, alors on peut deman­der à madame Fre­go­si, elle fait 52 %, elle perd les élec­tions, c’est le seul pays au monde, enfin c’est un des rares pays au monde… »

Ce déca­lage entre le nombre de voix et le nombre de dépu­tés (qui, même si on peut le déplo­rer, existe dans d’autres pays, dont la France), s’explique par les divi­sions de l’opposition et le décou­page des cir­cons­crip­tions (par­fois défa­vo­rable aux par­ti­sans de Cha­vez). Mais « l’arbitre » n’en a cure.
 — FOG : « Il reste quand même que l’opposition qui a plus de voix que le par­ti de Cha­vez a moins de dépu­tés : il y a quelque chose qui va pas. »
 — Fer­nan­dez : « Ce n’est pas exac­te­ment le cas… »
 — FOG : « C’est tout à fait le cas. »

Quelques échanges plus loin, alors que Fre­land évoque le fait que Cha­vez passe quo­ti­dien­ne­ment plu­sieurs heures à la télé­vi­sion, « l’arbitre » surenchérit.
 — FOG : « Ben ça res­semble un peu à la Corée du Nord là ? De ce point de vue ? Ben oui, c’est la Corée du Nord. Ben oui, c’est la Corée du Nord… »

Ce coup de main, tout en nuances, aux thèses de l’opposition appe­lait un retour à l’équilibre que « l’arbitre » intro­duit ainsi :
 — FOG : « Alors, Mau­rice Lemoine… Mau­rice Lemoine, qui va don­ner un petit coup de main à Farid Fernandez… »

Lemoine est immé­dia­te­ment inter­rom­pu par Fre­land, qui se dit catas­tro­phé par le déca­lage exis­tant à ses yeux entre les articles duMonde diplo­ma­tique et la situa­tion « réelle » au Venezuela.
 — Lemoine : « On a affaire à un procureur ? »
 — FOG (avouant ain­si qu’il s’agit d’une émis­sion à charge contre Cha­vez) : « Vous plai­dez, vous êtes l’avocat, et il y a le pro­cu­reur et… C’est un débat télévisé. »

S’ensuit un vigou­reux échange entre les par­ti­ci­pants, notam­ment autour des chiffres avan­cés par Lemoine, en par­ti­cu­lier sur la réduc­tion de la pau­vre­té. Gies­bert bran­dit sa fiche.
 — FOG : « S’il vous plaît, je vou­drais don­ner quelques chiffres et deman­der à mon­sieur Fer­nan­dez com­ment il explique, quand même, ce phé­no­mène, parce que… C’est un pays très riche , le Vene­zue­la, puisque comme je le disais, il a plus de réserves pétro­lières que l’Arabie Saou­dite . C’est quelque chose qui est assez mécon­nu, hein ? Deux cents quatre-vingt-dix-sept mil­liards de barils de réserves c’est un chiffre abso­lu­ment hal­lu­ci­nant… Et com­ment se fait-il que, mal­gré ça, aujourd’hui, le taux de crois­sance du Vene­zue­la soit si faible, de l’ordre de 3 % ? Alors c’est vrai qu’il était en baisse aupa­ra­vant, avant l’arrivée de Cha­vez… Et com­ment se fait-il, aus­si, qu’il y ait un taux d’inflation aus­si consi­dé­rable : plus de 27 % ? Il ne faut pas oublier que c’est au Vene­zue­la que le taux d’inflation est le plus éle­vé, aujourd’hui, au monde, et que l’inflation… elle ne béné­fi­cie pas aux classes les plus défa­vo­ri­sées, ça c’est clair, hein ? [Fer­nan­dez acquiesce] En géné­ral, ce sont les pre­mières à payer l’inflation. »

Fer­nan­dez montre les chiffres de l’inflation avant et après l’arrivée de Cha­vez au pou­voir, selon une source – la Cepal – que Fre­land et Fre­go­si contestent. Mais FOG l’interrompt.
 — FOG : « Ah ben non, mais per­sonne ne nous dit que c’était bien avant Cha­vez, hein, mon­sieur [2].

Quelques ins­tants plus tard, en guise de tran­si­tion et de pré­sen­ta­tion du deuxième repor­tage (ou de la deuxième séquence du repor­tage), retour à la Corée du Nord.
 — FOG : « Qu’est-ce que c’est que cette démo­cra­tie véné­zué­lienne ? Je vous pro­pose une petite pause, parce que les esprits sont un peu échauf­fés, on va essayer de cal­mer tout ça… Une petite pause avec un repor­tage pour aller voir sur place : qu’est-ce que la démo­cra­tie véné­zué­lienne ? Ben c’est un potage assez bizarre avec un zeste de démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive, et puis avec des images qu’on aurait pu voir effec­ti­ve­ment dans des repor­tages en Corée du Nord, ou autre­fois au temps de Sta­line. On regarde. »

Ce repor­tage s’efforce d’être ou de paraître équi­li­bré : il donne la parole à des Véné­zué­liens qui par­ti­cipent à des conseils com­mu­naux et à des oppo­sants qui déplorent d’en être exclus. Selon les pre­miers, ces conseils per­mettent à la com­mu­nau­té de défi­nir elle-même ses besoins, pour une meilleure allo­ca­tion des res­sources. Les pro­jets y sont expo­sés à la com­mu­nau­té et sou­mis au vote. On voit ceux qui y par­ti­cipent se féli­ci­ter du fait que cela donne du pou­voir aux gens direc­te­ment concer­nés. Des oppo­sants, quant à eux, reprochent que l’organisation de ces conseils soit inter­dite à ceux qui ne font pas par­tie du par­ti pré­si­den­tiel, alors qu’un par­ti­ci­pant à l’un de ces conseils sou­tient que les oppo­sant sont accep­tés quand ils ne cherchent pas à « sabo­ter » le tra­vail des conseils. Le repor­tage s’achève sur l’évocation des mis­sions boli­va­riennes (des « pro­grammes sociaux ciblées répon­dant aux besoins for­mu­lés par le peuple lui-même ») ain­si que leurs suc­cès en matière d’alphabétisation et de réduc­tion de la pau­vre­té. L’expert en démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive, qui a tout com­pris, conclut.
 — FOG : « Voi­là : des cartes pos­tales un peu nunuches, qui rap­pellent les beaux temps du com­mu­nisme. S’agit-il de démo­cra­tie ou d’embrigadement ? Je crois que c’est la ques­tion qu’on peut se poser quand on voit ces gens qui répondent un peu avec des phrases sté­réo­ty­pées, et puis notam­ment on entend ces mots de “sabo­teurs”… Il y en a beau­coup, comme cha­cun sait, en Corée du Nord, ou dans les pays où ça va pas… »

Plus tard, Fer­nan­dez reproche aux inter­ve­nants de cher­cher à appli­quer des cadres d’analyse « euro-cen­tristes » (jugés « uni­ver­sels » par Fregosi).
 — Fer­nan­dez : « Vous avez uti­li­sé les termes, mon­sieur Gies­bert, de com­mu­nisme, de socialisme… »
 — FOG : « Ben, c’est un peu rigo­lo, quoi, c’est tout… »
 — Fer­nan­dez : « L’Amérique latine, pen­dant les années 80, a été le, disons, le ter­reau d’expérimentation des poli­tiques néolibérales… »
 — FOG : « Enfin d’extrême droite, il y a eu beau­coup d’extrême droite, bien enten­du, parce que c’est… »
 — Fer­nan­dez : « Et il y a eu, disons, le déman­tè­le­ment des États, la pri­va­ti­sa­tion des ser­vices publics… Tout ceci a, disons, frap­pé de plein fouet dif­fé­rents pays, dont… »
 — FOG : « Oui, mais il y a eu beau­coup de dic­ta­tures d’opérette qui res­semblent à celle que… Avec des per­son­nages qui res­semblent à Cha­vez. »

C’est ce que l’on appelle avoir de la suite dans les « idées »…

Fer­nan­dez conti­nue sur l’histoire récente de l’Amérique latine et du Vene­zue­la. Oui, mais…
 — FOG : « Oui, mais alors, de ce point de vue, il y a une réus­site incroyable en Amé­rique latine ; tout le monde la recon­naît… C’est la réus­site de Lula, hein ? Au Bré­sil… Cha­vez c’est quand même plus que dis­cu­table, alors qu’il pro­fite de… Alors qu’il a des réserves… Le pays a des réserves pétro­lières incroyables. »

Fer­nan­dez avance que, pen­dant trois ans, le Vene­zue­la a eu une crois­sance par­mi les plus éle­vées du monde. Oui, mais…
 — FOG : « Oui, avec, je le rap­pelle, des réserves pétro­lières que beau­coup de pays aime­raient avoir. »
 — Fer­nan­dez : « Mais les réserves pétro­lières sont là depuis le début du XXe siècle, pour­quoi est-ce que le Vene­zue­la n’est pas le pays le plus riche du monde, alors ? »
 — FOG : « Ben il devrait l’être, oui, bien sûr. »

Le débat se pour­suit, quand un nou­vel échange éclaire le télé­spec­ta­teur sur la « pen­sée » de Giesbert.
 — Lemoine : « J’ai quand même vu tout à l’heure dans ce repor­tage, vous… J’imagine que c’est pour lan­cer le débat, vous par­lez de la Corée du Nord, vous n’êtes pas sérieux quand même, j’espère, Giesbert ? »
 — FOG : « Non, mais il y a un petit côté “cucul” , vous voyez bien, dans tout ça. [Lemoine tente de par­ler] Ces gens qui parlent un lan­gage… On a l’impression qu’ils l’ont appris par cœur, vous voyez ce que je veux dire ? C’est des repor­tages qu’on a déjà vus dans tous les pays un petit peu tota­li­taires , vous voyez ce que je veux dire ? C’est un peu de la pro­pa­gande, quoi. »

Quelque temps plus tard, alors que le « débat » porte déjà sur l’insécurité qui règne au Vene­zue­la, Gies­bert intro­duit un der­nier repor­tage sur la per­sis­tance de ladite insé­cu­ri­té, mal­gré la pré­si­dence de Cha­vez, en rai­son, notam­ment, de la fai­blesse de l’État. Il s’achève, sur fond d’une musique déchi­rante, sur le témoi­gnage d’une mère (en l’occurrence, de l’opposition), inquiète quand son fils sort le soir. Mais l’« arbitre » n’a que le pétrole en tête.
 — FOG : « Alors, la ques­tion qui se pose après ce repor­tage édi­fiant, c’est pour­quoi un tel fias­co, alors que le Vene­zue­la dis­pose, je le répète, on ne le dira jamais assez, des réserves pétro­lières les plus impor­tantes du monde, plus impor­tantes encore que celles de l’Arabie saoudite ? »

Le bilan néga­tif, en matière d’insécurité, n’est contes­té par per­sonne, bien que son ampleur et ses motifs soient dis­cu­tés sur le pla­teau. Mais l’interrogatoire à sens unique conduit par Gies­bert n’est pas fini. Ain­si, alors que Fre­go­si parle de l’espoir, à ses yeux déçu, qu’a sus­ci­té pour beau­coup l’arrivée de Cha­vez, « l’arbitre » dégaine l’un de ses argu­ments préférés.
 — FOG : « Il y avait beau­coup d’espoir sur lui, comme il y avait sur Lula, d’ailleurs. Mais sauf qu’il y en a un qui a réus­si, et l’autre pas. »

Et ain­si de suite jusqu’à la fin de l’émission. Rete­nons encore cette tirade de « l’arbitre ».
 — FOG : « Alors, après tout ce qu’on a dit. [Il est inter­rom­pu par Fer­nan­dez, qui ajoute quelques mots.] Alors après tout ce qu’on a dit, moi, c’est une ques­tion que… La ques­tion qu’on peut se poser, c’est… Et mon­sieur Lemoine, on aime­rait avoir son avis là-des­sus, c’est après, disons, ce côté un peu gro­tesque et ridi­cule qu’on a abor­dé : les dis­cours de huit heures ; sa fille, Rosa Vir­gi­nia, qu’elle essaye de pous­ser (sic) pour prendre sa suite ; son gendre qui est ministre des Sciences et des Tech­no­lo­gies… Enfin, etc. Ce côté un peu dic­ta­ture d’opérette, même s’il y a des élec­tions de temps en temps, qui ne cor­res­pondent pas tout à fait, d’ailleurs, aux résul­tats, à l’arrivée, c’est-à-dire que bon…[Fernandez rap­pelle qu’il y a eu treize élec­tions en treize ans.] Oui, oui, mais qu’il perd et qu’il gagne de toute façon (sic) … Enfin, bref, on a l’impression, de toute façon… Quels que soient les résul­tats de toute façon, il les empor­te­ra tou­jours… Et est-ce que… Com­ment on explique cette fas­ci­na­tion par (sic) la gauche de la gauche ? C’est ça qui est incroyable : pour­quoi a‑t-il réus­si à fas­ci­ner tel­le­ment la gauche de la gauche, alors que son “copain” Lula, fina­le­ment, a beau­coup mieux réussi ?

* * *Le pro­ces­sus en cours au Vene­zue­la sus­cite espé­rances et inquié­tudes. Qu’on lui soit favo­rable ou hos­tile, il appelle à la vigi­lance. Cette vigi­lance peut-elle s’exercer sans enquête effec­tive ? La réponse est dans la ques­tion. Qu’a‑t-on appris sur le Vene­zue­la et sur Cha­vez grâce à Gies­bert ? Rien. Qu’a‑t-on appris, en revanche, sur Gies­bert ? Fina­le­ment, pas grand-chose. La pro­pa­gande est son métier. Suf­fi­sance et arro­gance, désin­vol­ture et mépris, pré­ten­tion et vani­té : tout cela fait un grand jour­na­liste d’opérette dans un pays, la France, qui n’est pas la Corée du Nord.

Nico­las Galy et Hen­ri Maler
Notes

[1] Modeste pré­sen­ta­tion de l’émission : « Le monde change, évo­lue, se trans­forme. Alors, com­ment com­prendre ce monde en per­pé­tuelle évo­lu­tion et mieux connaître ces pays qui nous entourent ou décou­vrir ces contrées plus loin­taines ? Pour décryp­ter la géo­po­li­tique, et ses réper­cus­sions d’un pays à l’autre, “Par­lez-moi d’ailleurs” aborde chaque mois un dos­sier inter­na­tio­nal au cœur de l’actualité. Urgence huma­ni­taire… enga­ge­ment mon­dial… crise pla­né­taire… À tra­vers plu­sieurs repor­tages, Franz-Oli­vier Gies­bert, entou­ré de dépu­tés et d’experts, revient sur les pro­blé­ma­tiques qui agitent notre planète. »

[2] À ce moment-là, pour reprendre FOG sur sa remarque à pro­pos des réserves de pétrole, Fer­nan­dez déve­loppe sur ce que l’on appelle la « mala­die hol­lan­daise », bien connue, excep­té par notre omniscient.

Source de cet article : http://www.acrimed.org/article3862.html

Quelques chiffres extraits de sources anglo-saxonnes sur le Vene­zue­la réel, pour sor­tir de l’idéologie très “french fif­ties” de Renée Fré­go­si, Fran­çois-Xavier Fre­land et Franz-Oli­vier Gies­bert : http://venezuelainfos.wordpress.com…

POUR VOIR L´EMISSION : http://lcp.fr/135868