Pour une SNCB forte, accessible et de qualité

EN LIEN :

Alors qu’à la COP 21, les diri­geants du monde entier se sont posi­tion­nés pour mettre un frein au réchauf­fe­ment cli­ma­tique, le gou­ver­ne­ment belge fait tout pour res­ter mau­vais élève.

 

Alors qu’à la COP 21, les diri­geants du monde entier se sont posi­tion­nés pour mettre un frein au réchauf­fe­ment cli­ma­tique, le gou­ver­ne­ment belge fait tout pour res­ter mau­vais élève.

Celui-ci fait fausse route sur sa poli­tique de mobi­li­té et par­ti­cu­liè­re­ment dans le dos­sier SNCB. Un exemple : chaque matin, il y a en moyenne 140km de bou­chons sur nos routes. La Bel­gique est un des pays les plus embou­teillés au monde, avec tout le stress pour les tra­vailleurs, les consé­quences éco­no­miques néga­tives pour les entre­prises et les émis­sions de CO2 que cela peut engen­drer. Cha­cun sait que des trans­ports publics de meilleure qua­li­té sont indis­pen­sables pour appor­ter une solu­tion à ce pro­blème. Cepen­dant, le gou­ver­ne­ment belge pour­suit sa poli­tique de l’immobilité : il dés­in­ves­tit mas­si­ve­ment dans les trans­ports publics, tout en conti­nuant à sub­si­dier les voi­tures de socié­té à plus de quatre mil­liards d’euros par an.

Notre pays s’illustre tris­te­ment avec ses che­mins de fers : les inves­tis­se­ments pour la sécu­ri­té se font après que des acci­dents graves sur­viennent, les temps de par­cours des trains sont allon­gés pour mas­quer les retards struc­tu­rels, l’offre en trans­port dimi­nue alors que les besoins en mobi­li­té durable sont gran­dis­sants. Alors que la SNCB trans­porte sans cesse plus de pas­sa­gers avec sans cesse moins de per­son­nel, le gou­ver­ne­ment réduit les moyens de 3 mil­liards. Quel patron dés­in­ves­tis­se­rait d’une entre­prise dont le chiffre d’affaire aug­mente depuis 10 ans et dont l’avenir est garan­ti vu les efforts à faire pour le cli­mat ? Aucun. Le gou­ver­ne­ment belge par contre ne se prive pas.

D’autres manières de faire sont pos­sibles. Réorien­tons les sub­sides aux voi­tures de socié­tés vers les trans­ports en com­mun, et les embou­teillages dis­pa­rai­tront. Un seul quart de ces sub­sides pour­rait refi­nan­cer la SNCB et y doper consi­dé­ra­ble­ment la qua­li­té et les fré­quences. Un autre quart pour­rait même la rendre gra­tuite pour tous les usa­gers. La situa­tion actuelle n’est donc pas une fata­li­té, et la baisse de qua­li­té qui se pour­sui­vra jusqu’à la pri­va­ti­sa­tion du rail est un hori­zon qu’il faut refuser.

Si le dés­in­ves­tis­se­ment dans les trans­ports publics péna­lise les usa­gers, il est éga­le­ment payé par les employés de la SNCB. Nous com­pre­nons que les membres du per­son­nel s’opposent aux pro­jets de décons­truc­tion du rail, puisqu’ils demandent, comme nous, des trans­ports publics forts, acces­sibles et de qua­li­té. Il n’est donc pas accep­table que les employés soient des­cen­dus dans la presse et que le gou­ver­ne­ment se sai­sisse du désac­cord entre par­te­naires sociaux pour s’attaquer aux syndicats.

En tant qu’organisations de la socié­té civile, nous avons à cœur la jus­tice sociale et la pré­ser­va­tion du cli­mat. Nous sommes ces usa­gers du rail, navet­teurs, étu­diants, voya­geurs, – mais aus­si auto­mo­bi­listes contraints en recherche d’une alter­na­tive – qui rêvent que le gou­ver­ne­ment choi­sisse d’assumer qu’il est à la tête d’un ser­vice public et qu’il doit y inves­tir pour qu’il soit acces­sible, exem­plaire, sûr, de qua­li­té et au ser­vice de tous. Nous sommes éga­le­ment aux côtés de ces tra­vailleurs qui depuis des années doivent faire mieux avec moins et à qui on demande demain de faire encore mieux avec beau­coup moins. Pour­tant, à voir l’état de la SNCB, il est clair que cela n’amènera que stress, retards et baisse de qua­li­té. Et ce ne sont pas les tra­vailleurs qui doivent être jugés mais bien les res­pon­sables du piteux tableau actuel. Nous vou­lons un tout autre pro­jet pour la SNCB et ce n’est qu’ensemble que nous pour­rons le por­ter avec succès.

Source : Tou­teAu­tre­Chose