Urgent Colombie : Une mission d’enquête relève de graves violations des droits humains

LANÇONS UN APPEL URGENT aux mass-médias pour qu’ils rendent visible la situation grave occasionnée par la répression discriminée contre la population civile

Fun­da­ción Comi­té de Soli­da­ri­dad con los Pre­sos Polí­ti­cos (FSPP)

Tra­duit par Pas­cale Cognet

Mis­sion de véri­fi­ca­tion de la situa­tion des droits humains à Boyacá

Com­mu­ni­qué n° 1

Le 24 août 2013, est par­tie de Bogo­ta une mis­sion huma­ni­taire, com­po­sée d’organisations de défense des droits humains et de jour­na­listes indé­pen­dants, char­gés d’effectuer une véri­fi­ca­tion de la situa­tion des droits humains dans le Dépar­te­ment de Boyacá, au moment où se déroule la grève natio­nale agraire et sur­gissent des dénon­cia­tions pour graves vio­la­tions des droits humains sup­po­sées avoir été com­mi­ses­par des membres des forces publiques de sécurité.

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Au cours de son pas­sage dans les cinq pre­mières com­munes, la Mis­sion a reçu un grand nombre de dénon­cia­tions, de rap­ports et de preuves qui font état d’excès dans l’usage de la force par l’Escadron Mobile Anti­émeutes –ESMAD- de la police, par des agents des organes de ren­sei­gne­ment et des membres de la Police Natio­nale. La Mis­sion a pu consta­ter l’existence de vio­la­tions sys­té­ma­tiques, géné­ra­li­sées et sans dis­cri­mi­na­tion des droits humains des habi­tants de Boyacá et des par­ti­ci­pants à la grève agraire. A cela, il faut ajou­ter l’implication directe d’agents de ces corps de sécu­ri­té dans des actes de vandalisme.

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Confor­mé­ment aux infor­ma­tions reçues, véri­fiées par cette Mis­sion, nous dénon­çons le fait que les habi­tants des com­munes visi­tées sont les vic­times de l’ins­tau­ra­tion d’un Etat d’Exception non décla­ré, à l’heure actuelle les garan­ties et droits de ceux qui s’y trouvent ne sont pas assu­rés, on enre­gistre de nom­breuses dénon­cia­tions et des appels urgents que nous rece­vons à l’heure où nous rédi­geons ce com­mu­ni­qué (9h30) qui en rend compte. Il en est de même pour les réunions tenues avec des auto­ri­tés civiles, des organes de contrôle, des orga­ni­sa­tions sociales et des habi­tants en géné­ral, nous avons appris que des réunions entre le haut com­man­de­ment de la police et les auto­ri­tés muni­ci­pales se sont tenues, au cours des­quelles, ils ont été infor­més des dénon­cia­tions que ces der­nières ont reçues, sans que la Police donne des réponses aux requêtes admi­nis­tra­tives, se bor­nant à annon­cer qu’ils répondent en ce moment aux ordres éma­nant du niveau central.

Sur la base de l’information four­nie par la Com­mis­sion, nous consta­tons que la Force Publique a per­pé­tré de nom­breuses attaques à l’encontre des dif­fé­rents droits fon­da­men­taux comme la digni­té humaine, la vie, l’intégrité per­son­nelle et en géné­ral les liber­tés civiles et poli­tiques de la population.
En pré­li­mi­naire, nous nous per­met­tons de sou­li­gner les faits sui­vants enre­gis­trés par la Com­mis­sion et qui feront l’objet d’un rap­port com­plet qui sera ren­du public à la fin de la visite de vérification :

Tirs indis­cri­mi­nés avec arme à feu à usage pri­vé des forces de polices contre la popu­la­tion, pro­vo­quant diverses bles­sures, prin­ci­pa­le­ment dans les sec­teurs de Ger­ma­nia, Altos de Moral et Puente Boyacá.

Bles­sures à l’arme blanche et objets conton­dants, faits dans les­quels sont impli­qués des agents de l’ESMAD.

Abus sexuels contre des jeunes (femmes et hommes) par des agents de police, en plus de menaces réité­rées d’agression sexuelle contre des femmes, épouses et filles des pay­sans de la part de ces fonctionnaires.

Actes de tor­ture et autres mau­vais trai­te­ments dont l’usage arbi­traire de gaz lacry­mo­gènes dans des endroits fer­més, y com­pris des foyers pour enfants occu­pés par des enfants entre 3 et 6 ans, de même que l’usage de ces gaz lacry­mo­gènes lan­cés et appli­qués direc­te­ment sur les corps des habitants.

Attaques contre des jeunes et des mineurs sans défense, effec­tuées en dehors des mani­fes­ta­tions et dans des endroits isolés.

Lan­ce­ment indis­cri­mi­né de gaz lacry­mo­gènes à par­tir d’hélicoptères, sur des lieux de concen­tra­tion de paysans.

Entrée arbi­traire dans les lieux d’habitation et des­truc­tion des biens des paysans.

Iden­ti­fi­ca­tion, signa­le­ment, per­sé­cu­tion et menaces contre des lea­ders (hommes/femmes) de la grève agraire à Boyacá.

Arres­ta­tions mas­sives et arbi­traires de mani­fes­tants et autres habi­tants dans tout le département.

Pillage, vol d’argent et autres délits com­muns effec­tués par la Force Publique, avec l’appui de membres de la SIJIN (police judi­ciaire), y com­pris dans la capi­tale du Département.

Occu­pa­tion de biens pro­té­gés par le DIH, comme l’Institution Edu­ca­tive Pan­amé­ri­caine, l’Ecole Nou­velle Siège Boli­va­rien et l’Ecole Plo­blan­co, situées à Puente Boyacá, appa­rem­ment avec l’autorisation du rec­teur en personne.

Uti­li­sa­tion d’ambulances pour le trans­port de membres de l’ESMAD, consti­tuant éga­le­ment une vio­la­tion du DIH, l’usage illé­gal de logos huma­ni­taires et une grave attaque contre la mis­sion médicale.

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Face à cette situa­tion, nous, orga­ni­sa­tions, membres de la Com­mis­sion de Véri­fi­ca­tion des Droits Humains

DÉNONÇONS

Face au manque de volon­tés de concer­ta­tion et de dia­logue pour écou­ter les pay­sans, ajou­té aux direc­tives de répres­sion vio­lente des mani­fes­ta­tions, le risque grave d’attenter à la vie et à l’intégrité per­son­nelle des communautés.

EXIGEONS D’URGENCE

L’accompagnement et la véri­fi­ca­tion du Bureau de la Haute Com­mis­saire des Nations Unies pour les Droits Humains, ain­si que sa média­tion pour ouvrir des espaces effi­caces d’échange et de dialogue.

De même, nous lan­çons un appel à la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale pour l’accompagnement et la véri­fi­ca­tion des faits dénon­cés ici et pour deman­der à l’État colom­bien l’arrêt de toute forme d’agression contre des mani­fes­tants et des habi­tants du dépar­te­ment de Boyaca.

EXIGEONS

Des auto­ri­tés judi­ciaires et des orga­nismes de sur­veillance et de contrôle qu’ils entre­prennent immé­dia­te­ment des inves­ti­ga­tions pénales et dis­ci­pli­naires sur ces faits de vio­la­tion des droits humains.

LANÇONS UN APPEL URGENT

Aux mass-médias pour qu’ils rendent visible la situa­tion grave occa­sion­née par la répres­sion indis­cri­mi­née contre la popu­la­tion civile du dépar­te­ment de Boyacá et qu’ils divulguent SANS CENSURE ce qui se passe dans la région, en pre­nant en compte leur res­pon­sa­bi­li­té sociale dans le droit à l’information de toutes les citoyennes et citoyens.

La Mis­sion de Véri­fi­ca­tion des Droits Humains se com­pose des orga­ni­sa­tions suivantes :

Fon­da­tion Comi­té de Soli­da­ri­té avec les Pri­son­niers Poli­tiques (Fun­da­ción Comi­té de Soli­da­ri­dad con los Pre­sos Polí­ti­cos), Obser­va­toire des droits Humains et Vio­lence Poli­tique de Boyacá et Casa­nare (Obser­va­to­rio de Dere­chos Huma­nos y Vio­len­cia Polí­ti­ca de Boyacá y Casa­nare, Cen­tro de Aten­ción Psi­co­so­cial, Cor­po­ra­ción Cla­re­tia­na Nor­man Pérez Bel­lo, Comi­té Per­ma­nente por la Defen­sa de Dere­chos Huma­nos, Movi­mien­to Nacio­nal de Víc­ti­mas de Crí­menes de Esta­do, Cor­po­ra­ción Social para la Ase­soría y Capa­ci­ta­ción Comu­ni­ta­ria, Colec­ti­vo de Abo­ga­dos José Albear Restre­po, Comi­sión de Dere­chos Huma­nos del Congre­so de los Pue­blos, Equi­po Niz­kor, Jour­na­listes indé­pen­dants, avec l’ac­com­pa­gne­ment des Bri­gades Inter­na­tio­nales de Paix et le sou­tien de la Mesa de Dere­chos Huma­nos de Tunja.

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Dénon­cia­tion publique : usage exces­sif de la force par des agents de la force publique contre des manifestants

L’Observatoire des droits humains et de la vio­len­cep poli­tique de Boyacá et Casa­nare, la Cam­pagne contre les arres­ta­tions arbi­traires, la per­sé­cu­tion judi­ciaire et la cri­mi­na­li­sa­tion de la pro­tes­ta­tion sociale en Colom­bie, la Cor­po­ra­tion Zos­cua et la Fon­da­tion Comi­té de Soli­da­ri­té avec les Pri­son­niers Poli­tiques, dénoncent le recours exces­sif aux forces de sécu­ri­té contre des mani­fes­tants qui par­ti­cipent depuis le 19 août à la grève natio­nale agraire à carac­tère illi­mi­té, à laquelle les pay­sans des dif­fé­rentes régions du pays ont appe­lé depuis plu­sieurs mois.

Jusqu’à main­te­nant, au moins 98 per­sonnes ont été arrê­tées et les pay­sans nous ont fait part de graves actes arbi­traires total et d’a­gres­sions de la part d’a­gents de police ten­tant de mettre fin aux pro­tes­ta­tions, allant jusqu’à pro­vo­quer la mort d’une personne.

Quatre jours après le début de la grève agraire, voi­là un des cas les plus com­pli­qués qui se pose au garde-man­ger de la Colom­bie « Boyacá », dépar­te­ment qui pro­duit des ali­ments des­ti­nés à un grand pour­cen­tage de la popu­la­tion colombienne.

Il y a éga­le­ment de très nom­breuses dénon­cia­tions éma­nant des habi­tants de ce dépar­te­ment qui font état des agres­sions subies par les pay­sans de la part d’hommes en uni­forme de l’ESMAD avec des armes à feu et des armes blanches, des bâtons et des matraques élec­triques ; ils auraient fait irrup­tion aus­si à des moments où les pay­sans étaient sans défense et en dehors des mani­fes­ta­tions, détrui­sant leurs stocks ali­men­taires, les mena­çant de mort et leur assé­nant des coups bru­taux. Ils ont aus­si fait usage d’hélicoptères pour asper­ger de gaz lacry­mo­gènes mani­fes­tants et non mani­fes­tants sans discrimination.

Voi­ci quelques- unes des agres­sions por­tées à notre connais­sance par la communauté :

-Le 19 août, une per­sonne qui se dépla­çait en moto a reçu une gre­nade de gaz lacry­mo­gène tirée par l’ESMAD en plein visage, et est décé­dée suite à une chute violente..

-Le 19 août, dans le sec­teur de Ger­ma­nia (sur la route Bogo­ta-Tun­ja), de nuit, l’ESMAD a fait irrup­tion chez des pay­sans qui dor­maient, ils les ont atta­qués et bles­sé 15 per­sonnes ; l’une bles­sée à la jambe avec une arme à feu et les autres bles­sées avec des armes blanches, des bâtons et des cou­teaux. L’ESMAD a péné­tré chez eux, volant l’argent des paysans.

-Le 19 août, dans l’après-midi, ont eu lieu des affron­te­ments dans le sec­teur connu sous le nom de “Y”. Suite à la pro­tes­ta­tion et réité­rant des actes d’abus de pou­voir, ils ont mis à sac un loge­ment en frap­pant les gens qui s’y trou­vaient, deux femmes, dont l’une était enceinte et un enfant.

-Le 19 août dans la nuit, l’Esmad a agres­sé sans rai­son une popu­la­tion qui ne mani­fes­tait pas au centre de Ven­ta­que­ma­da ; là, ils ont frap­pé des femmes, des enfants, des per­sonnes âgées et des pay­sans. Ils ont mena­cé des jeunes et des femmes en disant : « Boya­cos fils de p., où sont les femmes qu’on les viole ».

-Le 20 août dans la nuit, au bar­rage rou­tier entre Rami­ri­quí et Jene­sa­no, plu­sieurs pay­sans ont été vio­lem­ment agres­sés par l’ESMAD, pro­vo­quant des bles­sures graves chez 7 d’entre eux, en plus de cou­pures et de coups sur la tête, les oreilles et le visage.

-Le 21 août, au matin, sur la route de Tun­ja-Pont de Boyacá‑, l’ESMAD après avoir obli­gé un homme et une femme à des­cendre de leur moto, les ont for­cés à se désha­biller, puis bat­tus et inti­mi­dés. Par ailleurs, dans le lieu-dit El Moral, l’ESMAD a péné­tré dans un loge­ment en cas­sant les vitres et en tirant des gaz lacry­mo­gènes à l’intérieur à plu­sieurs reprises, là où se trou­vaient plu­sieurs per­sonnes et deux enfants, l’un d’1 an et l’autre de 3 ans, qui ont eu besoin d’assistance médi­cale d’urgence et ont été trans­fé­rés en ambu­lance à Tun­ja. Au Pont de Boyacá, l’ESMAD a atta­qué un res­tau­rant qui n’était pas en ser­vice, bri­sant les vitres et lan­çant des gaz. De la même façon, alors qu’il était 1h 30 ce même 21 août, un groupe de poli­ciers a jeté des pierres et des bou­teilles en face de l’UPTC (Uni­ver­si­té péda­go­gique et tech­no­lo­gique), contre les étu­diants qui allaient sou­te­nir la grève. Les poli­ciers ont uti­li­sé des matraques en caou­tchouc contre les passants.

-Dans la nuit du 21 août, dans le sec­teur de Ger­ma­nia, le pay­san Teó­fi­lo Andrés Pérez Cor­reales a été bles­sé au tho­rax par arme à feu par des agents de la force publique.

-Le 21 août, dans la com­mune de Ven­ta­que­ma­da, Boyacá, on a uti­li­sé des héli­co­ptères pour lan­cer des gaz sans dis­cri­mi­na­tion sur la popu­la­tion civile.
 — Aujourd’hui, à 12h 30, à Ger­ma­nia, des membres de l’Esmad, ont bru­ta­li­sé des gens, sont entrés dans les mai­sons à nou­veau, ont lan­cé des gre­nades assour­dis­santes et de nom­breux gaz. Madame Clau­dia Mari­na Urba­no Cár­de­nas, enceinte de 4 mois, a été gra­ve­ment bles­sée et risque de perdre son bébé ; sa petite fille de 2 ans Anyi Gabrie­la Bau­tis­ta, est éga­le­ment gra­ve­ment bles­sée, elles se trouvent toutes deux à l’hôpital de San Rafael de Tun­ja. De nom­breuses per­sonnes ont été agres­sées direc­te­ment chez elles, avec des gaz.

-Le 21 août, dans les com­munes d ‘Ubate et Simi­ja­ca, ont eu lieu plu­sieurs échauf­fou­rées. 7 per­sonnes arrê­tées ont été tor­tu­rées et frap­pées au poste de police ; quelques- unes pré­sentent des bles­sures à la tête et sur dif­fé­rentes par­ties du corps. Elles ont été relâchées.

-Le 21 août à Ven­ta­que­ma­da à 17h, l’Esmad a agres­sé et for­te­ment bru­ta­li­sé la popu­la­tion civile. Ils ont péné­tré dans les mai­sons en tirant des gre­nades assour­dis­santes et force gaz ; ils sont entrés dans un jar­din d’en­fants, ont lan­cé des gaz et bous­cu­lé les enfants. Un homme âgé, M. Vane­ga­sestá, qui se trou­vait aus­si dans la mai­son a été blessé.

-Le 21 août à la limite entre les lieux dits El Pára­mo et El Tobal, de la com­mune de Tutazá, le matin, envi­ron 30 pay­sans étaient réunis pour orga­ni­ser et par­ti­ci­per paci­fi­que­ment à la grève sous forme de jour­née cultu­relle au cours de laquelle ils se ser­vaient d’instruments musi­caux à cordes et buvaient du vin rouge chaud pour lut­ter contre le sommeil.
Ils pré­pa­raient éga­le­ment leur déjeu­ner. A 5h 30 une cen­taine d’hommes, visi­ble­ment de l’Esmad, sont arri­vés, sous les ordres, selon les ver­sions du per­so­ne­ro [repré­sen­tant de la com­mu­nau­té auprès du pro­cu­reur, NdE], du com­man­dant de la police de Duitama.

Devant cette situa­tion, quelques pay­sans ont réus­si à sor­tir en se dis­per­sant dans le sec­teur. D’après des témoins, les poli­ciers ont pié­ti­né leurs mar­mites de nour­ri­ture, les tentes et ins­tru­ments musi­caux, lais­sant tout hors d’usage. Ils ont frap­pé à coup de pied et de battes plu­sieurs habi­tants qui n’ont pas réus­si à s’enfuir, cer­taines vic­times sans défense affirment avoir été sou­mises à la tor­ture et à des électrochocs.

Les témoi­gnages rap­portent aus­si que les membres de la Police Natio­nale criaient : “ On va vous tuer parce qu’on est venus là à cause de vous”. Les poli­ciers ont vio­lé le domi­cile pri­vé de Madame Cleo­li­na Hernán­dez et y ont com­mis divers délits ; Mon­sieur Mar­co­li­no Gon­zales Rave­lo a dû être trans­por­té en ambu­lance jusqu’à un centre hos­pi­ta­lier à cause du grave trau­ma­tisme ; mon­sieur Nel­son Ver­du­go Gomez a expli­qué qu’on l’a maî­tri­sé, tor­tu­ré avec des élec­tro­chocs et alors qu’il leur deman­dait de réflé­chir à ce qu’ils étaient en train de faire, un des poli­ciers lui a crié : « On va te tirer dix- huit balles dans le même trou ». Cette der­nière vic­time est dans un état très grave.

L’usage déme­su­ré et bru­tal de la force par les effec­tifs de la police a éga­le­ment tou­ché les per­sonnes sui­vantes : Jorge Hernán­dez, Cleoe­li­na Hernán­dez, Edwin Gomez, Fre­dy Rave­lo, Mil­ciades Gal­lo, Ricar­do Cas­tro et Juan Paredes More­no. Par la suite, sur le lieu des faits Orlan­do Oje­da Bena­vides qui était pré­sent, a pu obser­ver qu’il y avait là envi­ron une ving­taine de poli­ciers ; il a été lui-même mena­cé et l’un des hommes en uni­forme lui a signi­fié : « On fait ce qui nous chante, vous êtes tel­le­ment mal pro­té­gés que même la presse ne vient pas ici ».

-Les étu­diants de l’Université Péda­go­gique et Tech­no­lo­gique de Colom­bie-Uptc- ont mani­fes­té leur sou­tien à la grève. Cepen­dant, le mer­cre­di 21 août, après avoir péné­tré arbi­trai­re­ment dans le ter­rain spor­tif du cam­pus, l’Esmad a pro­cé­dé à l’arrestation arbi­traire de 4 jeunes qui jouaient au foot­ball. Le 22 août, l’Esmad a de nou­veau inves­ti l’Université et nous avons appris par la suite que la police s’est oppo­sée à la venue d’une ambu­lance pour don­ner des soins à un étu­diant blessé.

Face à ces situa­tions évi­dentes de vio­la­tions des droits humains :

Nous exi­geons des auto­ri­tés natio­nales qu’elles fassent ces­ser l’usage de la force contre les mani­fes­tants qui exercent leur droit légi­time à la pro­tes­ta­tion, et qu’elles garan­tissent leurs droits fondamentaux.

Nous deman­dons à la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale et aux autres orga­ni­sa­tions de défense des droits humains de res­ter vigi­lantes sur la situa­tion des mani­fes­tants et d’exiger des auto­ri­tés natio­nales que cessent les agres­sions et l’usage indis­cri­mi­né, exces­sif et dis­pro­por­tion­né de la force contre les mani­fes­tants, en obser­vant les normes rela­tives aux droits humains.

Soga­mo­so, Boyacá, 23 août 2013.

Vos prises de posi­tion peuvent être envoyées à :

JUAN MANUEL SANTOS

Pre­si­dente de la República

Casa de Nariño Car­re­ra 8 No. 7 ‑26 edi­fi­cio admi­nis­tra­ti­vo calle 7 no. 6 – 54 Bogotá D.C.

Colom­bia- conmu­ta­dor (571) 5629300

E‑mail : fsantos@presidencia.gov.co

ANGELINO GARZÓN

Vice­pre­si­dente de la República

Car­re­ra 8 No.7 – 57 Bogotá D.C. Telé­fo­nos (571) 4442120, 4442122

E‑mail : contactovicepresidencia@presidencia.gov.co

FERNANDO CARRILO FLOREZ

Minis­tro del Interior

Car­re­ra 8° no. 7 — 83 Bogotá D.C.

(571) 2427400

E‑mail : servicioalciudadano@mininterior.gov.co

EDUARDO MONTEALEGRE LYNETT

Fis­cal Gene­ral de la Nación

Dia­go­nal 22B No. 52 – 01 (ciu­dad salitre) Bogotá D.C.

conmu­ta­dor : 57(1) 5702000 – 4149000

E‑mail : contacto@fiscalia.gov.co , denuncie@fiscalia.gov.co

JORGE ARMANDO OTÁLORA GÓMEZ

Defen­sor del Pueblo

Calle 55 No. 10 – 32 Bogotá D.C.

(571) 3147300

defensoria@defensoria.org.co

secretaria_privada@hotmail.com

ALEJANDRO ORDÓÑEZ

Pro­cu­ra­dor Gene­ral de la Nación

Cra. 5 No.15 – 60 Bogotá D.C.

018000 910 315 — Línea redu­ci­da : 142 — PBX : (571) 5878750

Email : quejas@procuraduria.gov.co / dcap@procuraduria.gov.co /

webmaster@procuraduria.gov.co

Mer­ci à Tlaxcala

Source : http://www.comitedesolidaridad.com/index.php/noticias‑2/632-mision-de-verfificacion-de-situacion-de-ddhh-en-boyaca

Date de paru­tion de l’ar­ticle ori­gi­nal : 25/08/2013

URL de cette page : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=10417