ZIN TV & ATTAC se constituent partie civile contre la Police fédérale

Par ZIN TV & ATTAC

Une carte mémoire détruite par la police a été recons­ti­tuée en par­tie grâce à l’aide d’Anonymous.

Communiqué de presse — 16 décembre 2015

« Etat répres­sif, droits régres­sifs — ZIN TV et ATTAC se consti­tuent par­tie civile contre la Police fédérale »

Suite aux mobi­li­sa­tions du 15 octobre 2015, contre le TTIP (par­te­na­riat de libre com­merce entre les Etats-Unis et l’Eu­rope), durant les­quels les forces de l’ordre ont por­té atteinte à la liber­té de presse et à la liber­té d’expression en pro­cé­dant à l’ar­res­ta­tion et à la des­truc­tion d’i­mages vidéo d’une équipe de ZIN TV… ATTAC Bruxelles & ZIN TV se joignent pour por­ter plainte contre 2 poli­ciers et se consti­tuent par­tie civile devant un juge d’instruction.

Nous ne pou­vons tolé­rer une telle atteinte à nos liber­tés et à nos droits fon­da­men­taux : sans eux, que reste-t-il ? Nous sommes émi­nem­ment atten­tifs à ces ques­tions et appel­le­rons dans les pro­chains mois à la mobilisation.

D’autre part, nous sommes désor­mais en mesure d’annoncer que nous avons pu recons­ti­tuer une par­tie des images effa­cées grâce à l’aide d’un col­lec­tif se récla­mant d’A­no­ny­mous, qui nous a indi­qué la pro­cé­dure tech­nique à suivre pour récu­pé­rer ces don­nées. Ce fai­sant, nous avons pu réunir les preuves néces­saires afin de nous pré­sen­ter devant le juge d’instruction en vue de débou­cher sur un ren­voi devant le Tri­bu­nal correctionnel.

Par consé­quent, nous affir­mons être en mesure d’identifier le/les agents de police impli­qués dans cette affaire.

Résumé des faits

ATTAC Bruxelles et ZIN TV sont par­te­naires régu­liers. par le pas­sé, nous avons copro­duit le film « Dexia, la démo­cra­tie confis­quée. »

C’est dans le cadre de l’une de nos col­la­bo­ra­tions que l’affaire dont il est ici ques­tion a vu le jour. Tho­mas Michel, employé d’ATTAC Bruxelles, et Maxime Lehoux, repor­ter pour ZIN TV, ont cou­vert la mani­fes­ta­tion de pro­tes­ta­tion contre le TTIP dans le cadre de la Per­ma­nence Vidéo des Luttes Sociales. Ils s’y sont fait encer­cler par les forces de l’ordre alors qu’ils fil­maient et se sont iden­ti­fiés en tant qu’é­quipe de tour­nage ZIN TV, avant d’être arrê­tés et embar­qués à la caserne d’Etterbeek.

Après la déten­tion, avec une soixan­taine de manifestant.e.s, la Police a fina­le­ment libé­ré l’en­semble des détenu.e.s et les a dépo­sé à la Porte de Hal. M. Michel s’est alors à nou­veau muni de sa camé­ra pour fil­mer la scène. C’est à cette occa­sion qu’elle lui a été sai­sie des mains et que toutes les don­nées — y com­pris celles récol­tées durant la jour­née de repor­tage — ont été effa­cées par un/des agents de police.

Nous tenons à signa­ler qu’aucun des col­lègues de ce/ces agents de police ne sont inter­ve­nus pour le/les en empêcher.

Nous tenons à rap­pe­ler que selon le bilan des atteintes à la liber­té de la presse, publié par la Fédé­ra­tion Euro­péenne des Jour­na­listes et les experts de l’organisation bri­tan­nique Index On Cen­sor­ship, il s’agit ici de l’une des atteintes les plus graves à la liber­té de la presse enre­gis­trées dans les der­niers mois en Belgique.

Nous invi­tons tous citoyens/citoyennes qui pho­to­gra­phient ou filment les actions (ou dérives) de la police à ne pas se lais­ser inti­mi­der par d’é­ven­tuelles menaces injus­te­ment pro­fé­rées. Il s’agit là d’un droit inal­té­rable et la police agit illé­ga­le­ment lorsqu’elle force la sup­pres­sion de don­nées sur un sup­port tel qu’une camé­ra, un appa­reil pho­to, un smart­phone, etc. Le fait d’être pho­to­gra­phié ou fil­mé durant une inter­ven­tion ne devrait pas consti­tuer une gêne pour des agents de police n’ayant rien à se reprocher.

Toute per­sonne ayant subi une atteinte à son droit de fil­mer ou de pho­to­gra­phier est invi­tée à contac­ter ZIN TV : nous enre­gis­tre­rons votre témoi­gnage afin qu’il puisse contri­buer à mettre en lumière ce phé­no­mène illé­gal et pour­tant crois­sant, qui menace direc­te­ment nos liber­tés, en tant que jour­na­listes et/ou en tant que citoyens/citoyennes.

ZIN TV & ATTAC

Com­mu­ni­qué de presse — 16 décembre 2015 : Etat répres­sif, droits régres­sifs — ZIN TV et ATTAC se consti­tuent par­tie civile contre la Police fédérale.